Sapin de Noël ou sex-toy géant, l’artiste américain Paul Mc Carthy a renoncé samedi à réinstaller son oeuvre ayant fait jaser sur la très chic place Vendôme à Paris, après avoir été vandalisée. «Je ne veux pas être mêlé à ce type de confrontation et à la violence physique, ou même continuer à faire prendre des risques à cette oeuvre», a-t-il expliqué.
En l’espace d’un week-end, l’objet s’est en effet retrouvé sur toutes les lèvres. Et d’ailleurs, n’en déplaise à ceux qui se sont sentis insultés par l’œuvre, c’est moins son installation finalement que son saccage dans la nuit de vendredi à samedi dernier qui a ouvert la voie au succès du mot.
Le basculement sémantique est clair. Fini les métaphores ou les guillemets prudents, l’expression est lancée : « plug anal ». Les recherches effectuées par les internautes sur Google mais aussi sur Wikipédia pour répondre aux questions qu’on se pose tous (ou feint de se poser) : « A quoi ça sert ? Comment ça s’utilise ? », reflètent clairement le phénomène.
En un week-end, l’article Wikipédia sur le « plug » passe d’une centaine de consultations quotidiennes à plus de 10 000, selon le site Stats.grok.se.
L’explosion des recherches sur ce mot révèle sans doute une méconnaissance, mais aussi l’effet paradoxal de la jouissance qu’ont eu certaines personnes à l’employer. Tous ces adversaires de l’œuvre de McCarthy qui ont été si choqués, mais n’ont cessé pendant trois jours de répéter partout, et d’écrire partout, le syntagme maudit. Qu’il est excitant de braver un interdit en le dénonçant !
«La France sera toujours aux côtés des artistes comme je le suis aux côtés de Paul McCarthy, qui a été finalement souillé dans son oeuvre», a déclaré François Hollande, qui s’exprimait lundi à l’occasion de l’inauguration de la Fondation Louis Vuitton aux portes de Paris.
Avec : rue89.nouvelobs.com