Depuis ce lundi 23 et jusqu’au vendredi 27 juillet se tient aux Pays-Bas la 22e édition de la Conférence internationale sur le sida, avec quelque 15 000 délégués de plus de 700 organisations issues de 100 pays, et toujours les mêmes préoccupations, liées au manque de financement.
En 2017, 20,6 milliards d’euros étaient consacrés à des programmes de lutte contre le VIH dans les pays à faible et moyen revenu, qui en financent eux-mêmes 56%. La communauté des chercheurs et des associations craint désormais une baisse des dotations américaines, annoncée depuis l’élection de Donald Trump.
Michel Sidibé, président d’ONUSIDA (programme commun des Nations unies sur le VIH), estime qu’« il manque aujourd’hui 7 milliards de dollars par an », pour que le sida ne soit plus une menace pour la santé publique mondiale en 2030.
Et si le nombre d’infections a globalement baissé et que pour la première fois, depuis le début du siècle, le nombre de morts annuel est passé sous le million en 2016 (990 000) puis 2017 (940 000), une cinquantaine de pays (en Afrique surtout et Europe centrale) a vu des résurgences du virus. Pour les associations, les traitements qui permettent de vivre avec le VIH ont paradoxalement nui à la prévention.
D’après le dernier rapport d’ONUSIDA, les programmes dédiés n’ont pas su atteindre les « populations clés » comme les migrants, les usagers de drogue ou encore les homosexuels, réprimés par les législations et par conséquent dans l’accès aux traitements et au dépistage.
36,9 millions de personnes vivent avec le VIH et près de trois sur cinq prennent des traitements antirétroviraux. Et une personne séropositive sous traitement ne transmet plus le virus, comme le rappelle l’association Aides, qui s’est longtemps heurtée à la frilosité d’une partie du corps médical, des pouvoirs publics et des médias. « U = U : undetectable = untransmittable (indétectable = intransmissible). »
Et en garantissant l’accès aux traitements pour toutes les personnes touchées, l’épidémie s’éteindrait en quelques années.