Cour d’assises du Finistère : Dix-sept ans de réclusion pour le meurtre de Bohars

Dix-sept ans de réclusion, c’est la peine prononcée à l’encontre de Mickaël Dombasi jugé depuis lundi pour coups mortels précédant un vol sur Éric Saillour, un habitant de Bohars, en mars 2011. Le quadragénaire avait été retrouvé, tué et ligoté sur son lit. Le procureur avait demandé 20 ans.

Pour mémo : Éric Saillour était un salarié modèle, apprécié de tous. Il ne masquait pas son homosexualité, pas plus à son employeur qu’à ses parents. C’est le témoignage d’une riveraine, évoquant la présence d’un jeune homme de couleur, assez grand et filiforme, dans l’entrée de son habitation, qui fera accélérer l’enquête des gendarmes. Mickaël Dombasi, 27 ans désormais, sera interpellé peu après. La carte sim du portable d’Éric Saillour se trouvait dans son téléphone. Le 27 mars au matin, il avait quitté le domicile de sa victime grâce à l’un de ses amis, un jeune Relecquois, venu le chercher en voiture. Il lui aurait tu son acte, lui expliquant que l’ordinateur et l’écran plat qu’il emportait étaient les siens. Les deux hommes avaient pris la direction de Vannes puis de Nantes. Mickaël Dombasi en avait profité pour retirer un peu d’argent avec la carte bleue du défunt, là encore, semble-t-il sans en informer son copain, qui a bénéficié d’un non-lieu en cours d’instruction. Il sera entendu comme témoin.

Aversion profonde pour les homosexuels

Mickaël Dombasi, originaire de la région nantaise, résidait depuis quelques mois à Brest. Il s’était constitué un petit réseau d’amis, la plupart désœuvrés comme lui, et était hébergé chez les uns et les autres. Il disait avoir besoin d’argent pour rallier Toulouse, où réside l’une de ses ex-compagnes. C’est un des membres de ce petit groupe qui lui aurait soufflé l’idée de commettre un vol chez « un homo ». L’accusé est partant pour tenter le coup, d’autant qu’il aurait – il le redira au cours de l’enquête – une aversion profonde pour les homosexuels. C’est ainsi que Mickaël Dombasi, qui avait déjà rencontré plusieurs fois Éric Saillour pour jouer à des jeux vidéo, se présente chez lui, à Bohars, le soir du 26 mars. Tous deux auraient d’abord regardé un film. Il prétend qu’ lui aurait proposé un jeu sexuel et lui aurait demandé de l’attacher au lit. Rien n’a permis d’accréditer que ce dernier était adepte de ce type de relations. Et pourquoi alors l’avoir violemment frappé à l’aide d’un extincteur alors que ce dernier était « neutralisé » ? Lui était-il insupportable qu’Éric Saillour ait pu penser qu’il était lui aussi homosexuel ? Mickaël Dombasi comparaît pour vol avec violence ayant entraîné la mort. Après les coups – il n’en reconnaît que deux sur le côté gauche du crâne -, il s’était désintéressé de sa victime, qui agonisait. Il encourt la perpétuité.

Avec letelegramme.fr