Crimes sexuels L’Afrique du Sud va créer 58 tribunaux spéciaux pour les viols

58 tribunaux spéciaux chargés des affaires de viols et de violences sexuelles, vont être créés en Afrique du sud, pays où quelque 65.000 cas de ce fléau, sont officiellement recensés tous les ans, a annoncé mercredi le ministre de la Justice.

« Ces tribunaux dédiés sont nécessaires » et ils seront « pleinement opérationnels » d’ici septembre, a déclaré le ministre Jeff Radebe devant le Parlement.

Le viol en réunion particulièrement brutal d’une adolescente de 17 ans, laissée pour morte par ses agresseurs après avoir été éventrée début février, a choqué le pays et mis les victimes de viol sur le devant de la scène. Certaines, parfois connues, ont témoigné à la radio ou dans des magazines, et une campagne de sensibilisation a été lancée dans les écoles.

« Le fléau des agressions sexuelles contre les femmes et les enfants doit être traité avec beaucoup de fermeté et des peines sévères », a déclaré M. Radebe.

L’Afrique du Sud a déjà lancé des tribunaux dédiés aux délits sexuels en 1993 puis en 2000, mais ils ont été fermés les uns après les autres.

« Quand nous avons eu ces tribunaux spécialisés, le taux de condamnation est remonté, mais quand on les a fermés, le taux de condamnation est redescendu », a observé le ministre.

Les crimes sexuels sont actuellement jugés par les tribunaux ordinaires, où ils sont considérés comme des cas prioritaires, a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de la Justice Mthunzi Mhaga.

Les nouveaux tribunaux siégeront dans les palais de justice existants et entendront toutes les affaires d’agressions sexuelles, y compris les attaques contre les lesbiennes et les gays, selon le ministère.

De nombreuses lesbiennes des townships sud-africaines sont victime de « viols correctifs », destinés à la convertir à une hétérosexualité jugée plus orthodoxe.

Selon les associations s’occupant de ces femmes, il n’y a aucun moyen fiable de quantifier ces « viols correctifs », dilués dans les statistiques effrayantes des viols « classiques »: selon les chiffres de la police, un viol est commis toutes les dix minutes.