Rangés derrière une grande banderole rose avec inscrit dessus le slogan de cette 12e Gay Pride zagréboise « Ce pays est à nous tous », les manifestants, ont marché dans le centre de la capitale dans une ambiance bon enfant, brandissant des drapeaux aux couleurs arc-en-ciel, symbole de la communauté gay, en sifflant et en portant des ballons multicolores.
« Nous devons montrer que nous aimons la Croatie, mais elle doit montrer à son tour qu’elle aime aussi tous ses citoyens », a lancé un orateur, Marko Juricic, aux participants qui se sont arrêtés dans le centre de Zagreb après une heure de marche.
Les organisateurs ont estimé à 12.000 le nombre de participants et affirmé qu’il s’agissait du plus grand rassemblement depuis la première Gay Pride à Zagreb en 2002.
La veille des conservateurs catholiques ont remis au Parlement une pétition réclamant l’organisation d’un référendum afin d’inscrire dans la Constitution la définition du mariage comme une « union entre un homme et une femme ».
La pétition a été signée, selon eux, par un cinquième des 3,7 millions d’électeurs croates, un nombre suffisant de signatures selon la loi pour l’organisation d’un tel scrutin.
Les députés doivent maintenant décider si les conditions sont réunies pour convoquer un référendum, sans avoir un délai impératif pour prendre une décision.
Dans sa forme actuelle, la Constitution croate ne contient pas de définition du mariage.
Nombre de participants à la Gay Pride ont estimé qu’un tel scrutin n’allait finalement pas être organisé.
« La Croatie est prête à reconnaître les couples de personnes de même sexe », croit savoir Karla Horvat Cronogoj, une activiste âgée de 33 ans, habillée en robe de mariée et accompagnée de sa partenaire, Milena Zajovic vêtue en costume et cravate.
« Nous avons hâte de nous marier! Et nous nous attendons à ce que la Loi sur les unions entre personnes de même sexe soit adoptée d’ici la fin de l’année », s’exclame Milena, une journaliste.
La manifestation, encadrée par un important dispositif de policiers anti-émeute, s’est terminée sans incidents.
La ministre des Affaires étrangères, Vesna Pusic s’est jointe aux manifestants, tandis que les citoyens de Zagreb saluaient le cortège et klaxonnaient. Il y en avait, cependant, qui l’observaient avec mécontentement.
« Pourquoi doivent-ils organiser une telle parade? Leurs droits ne sont pas menacés », jette en passant Luka, un étudiant de 23 ans.
La première Gay Pride à Zagreb avait été émaillée de violences, mais depuis ces manifestations se sont déroulées chaque année sans incident, tout en faisant l’objet d’importantes mesures de sécurité.
Ce sujet très sensible divise la Croatie où près de 90% de la population est catholique et où l’Église joue toujours un rôle important dans la société.