Le Premier ministre croate Zoran Milanovic a annoncé vendredi que son gouvernement de centre gauche allait accorder davantage de droits aux couples du même sexe, un sujet qui risque de déclencher des controverses dans ce pays plutôt conservateur des Balkans.
Au gouvernement, « nous discutons d’un partenariat enregistré » par les pouvoirs publics, « ce qui représente une norme plus élevée » que l’actuelle législation sur les couples homosexuels, a expliqué Zoran Milanovic.
Il a exprimé l’espoir que cette mesure soit « acceptable » par la société croate, puisqu’il s’agit « simplement d’une forme d’empathie sociale, de décence et de liberté ».
En 2003, la Croatie a accordé aux couples du même sexe les mêmes droits qu’aux hétérosexuels vivant en union libre, dont une sorte de reconnaissance de la communauté de biens.
Cette loi s’applique uniquement aux couples homosexuels vivant ensemble depuis au moins trois ans.
L’annonce du Premier ministre a aussitôt été saluée par les groupes locaux de gays et de lesbiennes comme un « tournant majeur » sur le chemin de la conquête de leurs droits, tandis que l’opposition conservatrice condamnait la mesure.
Majoritairement catholique, la société croate est plutôt conservatrice sur de tels sujets et l’Eglise a publiquement stigmatisé l’homosexualité comme un « handicap » ou une « perversion ».
Le dernier défilé Gay Pride a été organisé en juin 2011 dans la ville côtière de Split. Il a été émaillé d’incidents, des protestataires anti-gay ayant jeté des pierres et des bouteilles sur la parade, blessant une dizaine de personnes.