Zagreb — Plus d’un millier de Croates ont manifesté samedi sans incident à Zagreb contre la tenue dimanche d’un référendum réclamé par des ONG conservatrices contre le mariage homosexuel en Croatie, un scrutin dénoncé comme discriminatoire par des militants des droits de l’Homme.
Bravant la pluie, les manifestants se sont réunis en centre-ville avant de marcher jusqu’au siège du Parlement, sous le mot d’ordre « la Constitution n’est pas un jouet« .
La question de savoir si le mariage doit être défini par la Constitution comme « l’union entre un homme et une femme » divise ce pays de 4,2 millions d’habitants, où l’Église catholique – qui a donné son plein soutien à l’organisation de cette consultation populaire -, joue un rôle très important.
Tout au long de cette marche, les manifestants ont été entourés d’un important dispositif policier.
Ils portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « l’homosexualité n’est pas un choix, mais la haine en est un » ou encore « vote pour ta dignité ».
« Il existe plein de raisons contre ce référendum. Le motif de ce changement de la Constitution est de rendre la vie difficile à nos concitoyens qui sont une minorité sexuelle », a déclaré à l’AFP Damir kovacic, un ingénieur de 34 ans venu manifester avec son épouse.
Parallèlement, des militants de l’ONG « Au nom de la famille », favorables à l’interdiction du mariage homosexuel, distribuaient dans Zagreb des tracts portant l’inscription « une femme + un homme = un enfant; chaque enfant a besoin d’un papa et d’une maman ».
« Je ne pouvais pas regarder impassible les changements que le gouvernement a prévu d’introduire, à savoir de relativiser le mariage », a déclaré Mario Lipovac, volontaire de l’ONG « Au nom de la famille ».
Selon un dernier sondage, 68% des électeurs disent vouloir voter « oui » dimanche, contre 27% qui diront « non ».
L’ex-république yougoslave qui a adhéré à l’Union européenne en juillet a parcouru un long chemin depuis sa première Gay Pride, en 2002, lorsque les participants à la marche ont été agressés par des extrémistes.
Depuis, l’attitude envers les droits des gays s’est graduellement améliorée.
En 2003, la Croatie a accordé aux couples du même sexe les mêmes droits qu’aux hétérosexuels vivant en union libre, dont une sorte de reconnaissance de la communauté de biens.