« C’est un gros problème qu’il faut rendre visible », a déclaré ce mercredi 3 mai Mariela Castro, en annonçant devant la presse cubaine une campagne sur la durée pour combattre le harcèlement scolaire contre les homosexuels et transgenres, dans une société traditionnellement machisme.
« Femmelette », « oisillon » ou encore « marimacha », addition de Marie et macho, « pour désigner une lesbienne », tous ces termes provoquent l’isolement et l’exclusion des personnes visées, pouvant entraîner des cas de « déscolarisation et d’inégalité de résultats ».
Fille du président Raul Castro, mais également sexologue et activiste de premier plan, Mariela dirige à 54 ans le Centre national d’éducation sexuelle (Cenesex), un laboratoire actif mais qui ne dispose pas toutefois de statistiques et ressources précises sur ces violences. Mais les preuves existent, a-t-elle encore affirmé, soulignant les « maux profonds » induits aux victimes, étant donné leur jeune âge.
L’occasion d’alerter les médias d’Etat, à quelques jours du XXe festival annuel contre l’homophobie, autour de cette campagne qui devrait mobiliser le Cenesex pendant les deux prochaines années.
« Persécutée et marginalisée socialement » après la révolution castriste de 1959, « au nom d’une moralité confuse et incertaine », la condition des LGBT s’est progressivement améliorée, plus particulièrement ces 10 dernières années, grâce à l’engagement justement de Mariela Castro. Cuba fait d’ailleurs partie des 66 pays de l’ONU à avoir signé en 2008 une déclaration en faveur de la dépénalisation universelle de l’homosexualité, décriminalisée sur l’île dès 1979.
Anne V. Besnard
stophomophobie.com