Dans le Colorado, une pâtisserie poursuivie pour avoir refusé d’inscrire sur un gâteau «Dieu déteste les gays»

>> Complaint: Baker refused to write anti-gay words on cake

«Comment peut-on m’accuser de discrimination alors que je refuse justement de propager la haine» explique Marjorie Silva, propriétaire de la «Denver’s Azucar Bakery».
En mars dernier, un certain Bill Jack, fondateur d’une organisation éducative chrétienne, lui avait commandée un gâteau en forme de Bible, «orné» d’une inscription homophobe, ainsi qu’une «illustration comestible» représentant deux hommes qui se tiennent la main, mais recouverts d’une croix !

«J’ai été très choquée, il voulait un gros X sur le couple» a déclaré la pâtissière, «mais, peu importe que vous soyez chrétiens, juifs ou gays… nous devrions nous aimer sans avoir à prendre en compte ce genre de considérations. Je n’étais pas du tout à l’aise avec ce message et je n’avais pas envie de l’écrire sur mon gâteau ni de faire de tels portraits de personnes.»

Bill Jack a alors annulé la commande et formulé une plainte pour discrimination religieuse : «Je pense que la pâtisserie m’a discriminé en raison de ma foi !»

En raison de sa foi ?! L’homophobie ? Parce que sinon pour le gâteau en forme de Bible, il n’y avait pas de soucis. Marjorie qui insiste d’ailleurs sur le fait que son commerce ne refuse jamais de client, a proposé à Monsieur Jack du glaçage et une douille afin qu’il puisse lui-même écrire ensuite les messages souhaités. A moins bien-sûr qu’il s’agisse uniquement de faire du buzz, en réponse au procès contre cet autre boulanger qui avait refusé en 2012, toujours dans le Colorado, de faire un gâteau pour un mariage homosexuel ? S’il a cessé de vendre des gâteaux de mariage, pour ne pas avoir à en faire pour des couples gays, il aura effectivement été poursuivi pour discrimination.

«Si un pâtissier peut être condamné pour avoir refusé de faire un gâteau pour un couple gay, peut-il aussi être puni s’il refuse de faire un gâteau avec un message homophobe?»

«Son recours a peu de chance d’aboutir à une condamnation,» a expliqué sur une chaîne locale Nancy Leong, professeur de droit : «Ce n’est pas une situation dans laquelle un propriétaire de commerce refuse de servir quelqu’un. La pâtissière a essayé de s’adapter aux attentes du client. Mais, l’obliger à écrire ce message serait une violation en vérité de son droit à la liberté d’expression…»

Ces deux cas ont fait bondir le sénateur Kevin Lundberg. Celui-ci croit que la loi sur les accommodements raisonnables au Colorado doit être mieux ciblée. «L’État ne devrait pas forcer les gens d’affaires à trahir leurs convictions religieuses ou morales. Avec Marjorie Silva, nous sommes devant une violation de convictions morales. Avec l’autre pâtissier, c’est une violation de droits religieux.»  Mark Silverstein, directeur de l’Union des libertés civiles américaines du Colorado, rétorque qu’«il n’y a aucune loi qui indique qu’une pâtissière est forcée d’écrire des propos injurieux sur un gâteau parce qu’un client le désire.»

De son côté, Bill Jack se refuse à tout commentaire «pour ne pas perturber la procédure en cours,» comme il l’a indiqué sur la chaîne KUSA-TV :  j’ai déposé une plainte et je préfère attendre les conclusions de la division des droits civils du Colorado avant de me prononcer sur quoi que ce soit… »

Mais si cette affaire était jusque-là restée confidentielle, l’histoire a rapidement pris de l’ampleur et sur les réseaux, c’est une énorme vague de soutien envers Marjorie et l’Azucar Bakery.

«Elle ne voulait pas passer un message de haine. Tout le monde a ses propres croyances, mais il n’y aucune raison de répandre la haine», déclare Jessica Mason, une autre cliente, très fière de la réaction de «sa pâtissière», qui venait commander un gâteau pour son anniversaire de mariage avec son épouse. Parce que «nous sommes toutes et tous les mêmes», conclut Marjorie 😉

Terrence Katchadourian
@stop_homophobie

>> A Colorado bakery is under investigation for religious discrimination after a baker refused to write anti-gay words on a cake.

In March of 2014, a customer named Bill Jack requested several cakes in the shapes of Bibles from the Azucar Bakery in Denver, Colo., according to the bakery owner, Marjorie Silva.

Silva says Jack pulled out a piece of paper with phrases like « God hates gays » and requested her to write them on his cakes.

He wouldn’t let employees make a copy of the paper and would not read the words out loud, Silva claims. The bakery owner also says the customer wanted an image of two men holding hands with an « X » on top.

« After I read it, I was like ‘No way,' » Silva said. « ‘We’re not doing this. This is just very discriminatory and hateful.' »

In a statement to 9NEWS Jack said, « I believe I was discriminated against by the bakery based on my creed. »

As a result, Jack filed a complaint with the Civil Rights division of the Department of Regulatory Agencies. The bakery is now under investigation for religious discrimination, and if the agency feels discriminatory acts were committed, the case could move forward to the Colorado Civil Rights Commission.

Jack is a founder of Worldview Academy, which is a « non-denominational organization dedicated to helping Christians think and live in accord with a Biblical worldview, » according to the organization’s website.

Jack’s biography on the website says he is currently an educator who used to teach in public schools in the past, adding that he has appeared on numerous national radio and TV programs.

« It’s unfair that he’s accusing me of discriminating when I think he was the one that is discriminating, » Silva said.

Nancy Leong, a University of Denver law professor, says she doesn’t believe Silva violated any laws.

« This is not a situation where a business owner denied service to somebody, » Leong said. « She offered to accommodate him to the extent that she could. In fact, requiring her to write that message would infringe on her own free speech rights. »

The Department of Regulatory Agencies required an extension so a decision is not expected for at least a couple of months.