De l’utilité d’avoir Wauquiez à la tête de l’UMP, par Sarkozy

Sarkozy sur Wauquiez : « comme tout le monde le hait, il ne pourra pas durablement comploter contre moi »

Accusé parfois de démagogie au sein de son parti, critiqué par ses pairs pour ses prises de position notamment en matière européenne, Laurent Wauquiez n’était pas forcément le candidat évident pour devenir secrétaire général de l’UMP après l’arrivée de Nicolas Sarkozy. Ce dernier le concédait volontiers deux jours avant la décision finale : « le problème avec lui, c’est que personne ne peut le saquer. »

Et pourtant. Le député-maire du Puy-en-Velay a bien obtenu le poste malgré la pression de NKM. Il a officiellement été placé en troisième position (alors qu’il visait la deuxième) et est en charge du « contrôle des choix opérationnels », « des fédérations, élections, adhésions et formation des élus ». Son manque de popularité au sein du parti est loin d’être un problème pour Nicolas Sarkozy qui, selon des propos rapportés par Le Canard enchaîné de ce 10 décembre, a théorisé ainsi son choix « en très petit comité » :

Évidemment, il sera parfait. Un secrétaire général de parti n’est pas fait pour être aimé, et comme tout le monde le hait, il ne pourra pas durablement comploter contre moi.

Nommer Wauquiez numéro 3 serait ainsi le meilleur moyen de … casser ses ambitions.

La méfiance des responsables UMP à l’égard du député repose également sur son statut de « bébé Buisson ». L’ancien conseiller de l’ombre de Nicolas Sarkozy, théoricien de la stratégie droitière de l’ancien président, tombé après l’affaire des écoutes, a pris Laurent Wauquiez sous son aile depuis plusieurs années. Ce qui lui est parfois renvoyé à la figure.

Exemple avec une scène rapportée par Le Canard. Le 8 décembre, les conversations s’arrêtent au siège de l’UMP à l’arrivée de Laurent Wauquiez qui lance : « c’est très agréable ce silence, quand j’arrive ! ». Et Brice Hortefeux de glisser à ses voisins :

On a peur qu’il nous enregistre, le bébé Buisson.

Delphine Legouté
pour le lab d’europe1