Décès Mort d’Henri Caillavet, parlementaire engagé en faveur des droits LGBT

L’homme politique Henri Caillavet, qui fut une grande figure du radicalisme, ancien ministre, franc-maçon, longtemps député puis sénateur du Lot-et-Garonne, ancien eurodéputé, est mort dans la nuit de mardi à mercredi à 99 ans. Ce parlementaire s’était engagé en pionnier en faveur des droits LGBT.

« Il est mort peu après minuit, dans sa maison de Bourisp, dans les Hautes-Pyrénées, comme il le voulait: dans la dignité, sans acharnement thérapeutique », a précisé son fils François Caillavet.

Ce libre-penseur, né le 13 février 1914 à Agen (Lot-et-Garonne), fut membre du réseau de résistance Combat.

D’un famille de négociants, il avait été député de 1946 à 1958, puis sénateur de 1967 à 1983 de son département natal.

Avocat de formation, membre du Grand Orient depuis 1935, il fut, sous la IVème République, secrétaire d’Etat à la France d’Outre-mer (1953) dans le gouvernement de René Mayer, puis aux Affaires économiques et au Plan dans le cabinet de Pierre Mendès France (1954-55).

Henri Caillavet a eu, comme parlementaire, une intense activité de législateur, préparant nombre de textes sur les dons d’organes, l’insémination artificielle, l’euthanasie, l’avortement, le divorce par consentement mutuel, l’internement psychiatrique…

Il a aussi fait des propositions de loi sur la dépénalisation de l’homosexualité et le transsexualisme.

Au début des années 1980 – sous les septennats de Valéry Giscard d’Estaing et de François Mitterrand – il a notamment déposé une proposition de loi instituant la lutte contre la discrimination fondée pour le sexe, en l’étendant à la discrimination fondée sur l’homosexualité masculine et féminine et à la transsexualité.

Un activisme législatif qui lui avait valu le surnom de « recordman de la législation ».

Henri Caillavet aura aussi beaucoup bataillé pour la transparence et l’indépendance de la presse.

Le responsable radical a été aussi membre de la Commission nationale des l’informatique et des libertés (Cnil).

Il a présidé à deux reprises de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) animée par Jean-Luc Roméro. « Nous savons tous ce que notre association lui doit, il a porté très haut nos revendications, dans les médias et au Parlement, durant trois décennies », a écrit l’ADMD dans un communiqué, annonçant un prochain hommage à Henri Caillavet.

Ce dernier avait préfacé en 2000 l’ouvrage « Mourir dans la dignité ».

Il avait par ailleurs signé de nombreux autres ouvrages : essais, entretiens. En 2012, à 98 ans, il publiait un roman « Manon ou les amours inachevées » (Éd Bruno Leprince).

Il avait quitté le MRG (devenu depuis PRG) en 1975 avant de le réintégrer en 1981. Il fut le vice-président de cette formation 1973 à 1975.

En 1979, il était élu député européen sur la liste UDF conduite par Simone Veil. En 1981, il s’était rallié à François Mitterrand.