Le 45e président des États-Unis sitôt investi ce 20 janvier, les pages dédiées aux LGBT sous l’administration Obama disparaissaient du site officiel de la Maison Blanche. Plusieurs médias américains annonçaient déjà la même semaine des rumeurs d’abrogation de certaines mesures anti-discriminations, dont un décret de juillet 2014 concernant les employés LGBT du gouvernement fédéral et ses sous-traitants.
Dans la foulée de la nomination ce 31 janvier du magistrat ultra-conservateur Neil Gorsuch à la plus haute instance judiciaire, Donald Trump réitérait néanmoins dans un communiqué « sa détermination à protéger le droit de tous les Américains », y compris ceux des minorités sexuelles. Il n’y aura pas d’exemption de la réglementation pour les entrepreneurs fédéraux qui s’opposeraient à l’égalité LGBTQ en raison de leurs croyances religieuses, affirmait-il.
L’initiative lui aurait été suggérée par Ivanka, sa fille, qui tiendrait les fonctions de Première Dame. Proche de Chelsea Clinton, elle est également en opposition sur la question LGBT avec les conseillers présidentiels.
Des déclarations qui n’assouplissent pas davantage nos préoccupations, a déploré sur NBC News Claire Markham, directrice adjointe du « Faith and Progressive Policy Initiative of the Center for American Progress ».
Son organisation, qui promeut la vision d’une société plus inclusive et milite pour que « les valeurs religieuses, spirituelles et morales » américaines n’entravent pas les droits humains et civils de ses citoyens, vient justement de coordonner la rédaction et la diffusion d’une lettre signée par plus de 400 leaders religieux.
« Les personnes LGBT+ ne devraient pas être reléguées à des citoyens de seconde zone ! », souligne le texte. Et les politiques fédérales qui perpétuent cette discrimination « violent les droits fondamentaux de l’homme », en plus de la dignité et « des convictions partagées par des millions d’Américains », souligne le texte.
[spacer]
[spacer]
Imams, pasteurs ou rabbins, présidents de séminaires et autres cadres issus de dizaines de groupes, dont plus d’une dizaine de l’Église presbytérienne américaine, confession de Donald Trump, exhortent ainsi conjointement le président à maintenir les dispositions initiées par son prédécesseur pour protéger les LGBT+.
« Parce que c’est la meilleure chose à faire déjà », insistent-ils, tout simplement, à moins de vouloir encore ensevelir le gouvernement dans de nouvelles procédures, suggérant au contraire une application plus drastique de la loi pour que les prestataires et autres entrepreneurs qui reçoivent un financement public soient contraints d’adhérer « à des pratiques d’embauche non discriminatoires. »
« Nous croyons que le chemin vers l’unité nationale réside dans l’affirmation de la pleine égalité et du potentiel de chaque personne », concluent les signataires, « dans un esprit d’égalité, d’équité et de justice ».
Valentine Monceau
stophomophobie.com