Gilles Carrez qui n’approuve pas la thématique de la pièce : Une histoire de princesse qui aime une fée.
« Il y a des choses qui interrogent. Certaines thématiques n’entrent pas dans notre contenu pédagogique. »
Le débat sur le genre n’en finit pas de ricocher. Après le livre « Tous à poil », ou encore la diffusion du film « Tomboy » dans des écoles, c’est une pièce de théâtre qui fait à nouveau les frais d’une polémique. « La princesse qui n’aimait pas les princes » est une pièce jouée pour la première fois cette semaine au Pocket Théâtre, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), près de Paris.
Inspirée d’un conte pour enfants, elle met en scène les amours « extra » ordinaires d’une princesse qui repousse ses prétendants pour les beaux yeux d’une fée. Un spectacle soutenu par le conseil régional d’Ile-de-France.
Les parents d’élèves sont divisés
« La représentation de mercredi prochain était réservée à 50 enfants du centre de loisirs du Perreux-sur-Marne (NDLR : la ville voisine) auprès desquels nous devions aussi animer un atelier de sensibilisation. Mais la directrice a été contrainte d’annuler la sortie sans concertation, car la municipalité lui a dit que la thématique bloquait », rapporte le metteur en scène, Delphine Orléach. « Notre pièce est censurée, alors que c’est avant tout un outil permettant de répondre aux interrogations des enfants, et de parler d’homosexualité avec humour. » Opposé au mariage pour tous, le député-maire Gilles Carrez (UMP) avait pourtant été le premier élu du Val-de-Marne à célébrer l’union d’un couple gay. Contacté, il renvoie la balle à ses services. « Nous avions eu une proposition pour ce spectacle, mais nous n’avions rien signé », argue Philippe Butet, responsable des services scolaires et périscolaires. Tout en ajoutant : « Il y a des choses qui interrogent. Certaines thématiques n’entrent pas dans notre contenu pédagogique. »
Les parents d’élèves sont divisés. « La mairie n’a pas fait ce choix à la suite d’une réaction des familles, affirme la présidente de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public du Val-de-Marne (PEEP), Myriam Ménez. Mais nous souhaitons que l’éducation sexuelle reste un domaine réservé à la famille. »
« Cette pièce est avant tout une oeuvre d’art, juge pour sa part le responsable national des parents de la FCPE, Paul Raoul. Que le maire impose à tout le monde ses vues est dangereux. »
Avec leparisien