Plusieurs organisations connues dans le monde arabe ont publié lundi un communiqué commun pour dénoncer la récente arrestation de masse de personnes présumées homosexuelles au Caire, ainsi que la complicité des médias égyptiens.
Le 7 décembre dernier, Mona Iraqi, journaliste pour la chaine de télévision privée « Al Kahera Wal Nas » avait en effet collaboré avec la police afin de finaliser et filmer cette démonstration de force d’un régime qui se veut conservateur.
Les forces de l’ordre avaient envahi un bain maure (hammam) pour y capturer un groupe d’hommes (approximativement 26 individus) accusés d’actes ayant un rapport avec la débauche et la morale.
En réaction, la société civile du monde arabe s’est mobilisée pour dénoncer ces méthodes, indiquant qu’il « s’agissait de l’arrestation massive la plus importante de personnes interpelées pour « débauche » depuis la descente notoire sur le Queen Boat en 2001″.
Dans un communiqué commun ces association, dont l’Association Tunisienne des Femmes Démocrate, la Fondation Arabe pour les libertés et l’égalité, la coalition pour les droits sexuels et corporels dans le monde musulman ou encore l’association libanaise Helem, se sont exprimées pour protester contre les agissements de Mona Iraqi:
« Les signataires de cette déclaration condamnent fortement ce que cette présentatrice télé a fait. Elle a déshonoré de part ses agissements le métier de journaliste. Nous affirmons que c’est cette personne qui a violé la loi et non les hommes qui ont été arrêtés (…) Nous exigeons que Mona iraqi soit tenue responsable devant la loi pour avoir usé abusivement de sa profession afin de violer la vie privée d’autrui et les diffamer, ceci pour poursuivre des avantages professionnels sans tenir compte des conséquences. »
Ces derniers mois, le régime Al Sissi s’est illustré par ses attaques successives visant la communauté homosexuelle. Condamnant cette répression, les signataires du communiqué ont réaffirmé leur solidarité avec les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et trangenres) en Egypte qui ont subit plus de 150 arrestations depuis juin 2013 sur la base de fausses allégations. Ils ont également déploré le discours du régime en place qui vise à promouvoir la discrimination et les stéréotypes en assimilant l’homosexualité au virus du sida.