Malgré les remarques du pape François sur l’ouverture de l’Église, le Vatican a fermement décidé de censurer la dernière exposition de l’artiste Gonzalo Orquin, Trialogo, qui devait être présentée à la galerie de l’Opéra depuis mercredi soir.
L’exposition contient des photographies de couples de même sexe qui s’embrassent dans des églises situées principalement à Rome.
Le Vatican a envoyé à la galerie un avis la menaçant d’une action en justice et affirmant que « l’Église est contre cette exposition ».
Le porte-parole du Vatican, Claudio Tanturri a expliqué dans les médias que ces photos violaient la constitution italienne. « La Constitution italienne protège le sentiment religieux d’une personne et la fonction des lieux de culte. C’est pour cela que ces photos ne conviennent pas et offensent la spiritualité du lieu ».
Les modèles de ces photos, prises pour la plupart dans des églises de Rome, sont homosexuelles et hétérosexuelles. Gonzalo Orquin a indiqué au journal The local qu’après avoir reçu la lettre, il a parlé à ses avocats et « pour des raisons de sécurité, nous avons décidé de ne pas montrer les photos ».
Les avocats travaillent actuellement sur le cas et Orquin espère pouvoir exposer ses photos par la suite.
L’artiste a publié sur Facebook une photo montrant les images de son exposition, recouvertes, avec une légende au-dessous, pour protester contre la censure.
Orquin, Espagnol et catholique, a vécu huit années à Rome. Il trouve que l’Italie est un « pays très homophobe ».
« Il n’y a pas d’autres pays en Europe ou dans l’ouest aussi en retard là-dessus », a-t-il insisté.
Flavio Romani, le président du groupe Arcigay pour les droits des gays, a réagi violemment, qualifiant la réaction du Vatican de « grotesque ».
« Dans les images dans lesquelles l’Église a vu de la provocation, je vois de l’amour, une sorte de culte public qui crée l’harmonie, sans contraste », dit-il. « L’indignation de l’Église catholique est extrêmement grotesque ».
huffingtonpost.fr