L’Afrique du Sud est le pays le plus gay-friendly d’Afrique, et le seul qui garantisse les mêmes droits aux personnes LGBT et autorise le mariage homosexuel. Le Cap passe pour une capitale gay internationale.
L’Ouganda, le Cameroun et le Zimbabwe se font au contraire remarquer pour leur intolérance. Passible de la peine de mort au Soudan, au Nigeria et en Somalie, l’homosexualité est considérée comme un délit jusqu’au Sénégal.
En même temps, des meurtres d’une brutalité sans nom contre des lesbiennes se sont multipliés ces dernières années en Afrique du Sud.
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La photographe sud-africaine Zanele Muholi, qui n’a pas peur d’afficher son homosexualité, en a fait un thème central de son travail. A l’occasion de sa campagne contre la violence faite aux femmes, Human Rights Watch lui consacre un film.
Ce film est dédié à la mémoire de Duduzile Zozo, une jeune femme de 26 ans violée et tuée le 30 juin 2013 à Tokhoza, dans la banlieue nord de Johannesburg. Sa mère l’a retrouvée morte, un balai de toilettes enfoncé dans le vagin.
Au moins 30 lesbiennes ont été tuées ces dix dernières années en Afrique du Sud après des « viols correctifs », censés les punir pour leur orientation sexuelle et les ramener dans le droit chemin.
Parmi elles, Eudy Simelane, jeune footballeuse professionnelle de l’équipe nationale féminine des Banyana Banyana (« Les filles »). Une activiste lesbienne qui a été violée, poignardée 25 fois au visage, au torse et sur les jambes en 2008, puis abandonnée dans un terrain vague de son township de Kwa Thema, près de Johannesburg.
Zanele Muholi le mentionne dans le film : dans le même township, en avril 2011, Noxolo Nogwaza, 24 ans, a été violée par huit hommes et tuée, le visage écrasé sous une pierre et le corps poignardé à coups de tessons de bouteille. « On a retrouvé ses dents un peu partout », rappelle la photographe.
Ce film sur Zanele Muholi été fait avec Katherine Fairfax Wright et Malika Zouhali-Worrall, les réalisatrices new-yorkaises de « Call me Kuchu “ (2012), un documentaire qui raconte la dernière année de la vie de David Kato, activiste gay assassiné le 26 janvier 2011 à coups de marteau en Ouganda.
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Sabine Cessou
source:rue89.com