Malgré les dénonciations de violation de la constitution, la Cour suprême de Russie a ordonné, jeudi 30 novembre, le classement comme « extrémistes » du « mouvement social LGBT+ et ses filiales ».
Moins de 48h après l’adoption de la loi, plusieurs établissements festifs de la capitale, fréquentés par la communauté, saunas compris, ont ainsi été investis par les forces de l’ordre, ce samedi 2 décembre.
Prétendument à la recherche de stupéfiants, les lieux ont été fouillés et la clientèle identifiée et « recensée », selon les témoins qui évoquent une « offensive d’envergure programmée ». Certains gérants auraient été prévenus des descentes.
D’autres entreprises ont annoncé la cessation de leurs activités, notamment le « Central Station », l’un des plus anciens clubs gays de Saint-Pétersbourg, ses bailleurs ayant renoncé à assurer la location du local, la nouvelle loi pouvant s’appliquer à ce type d’échanges et transactions.
La définition du « mouvement » par le tribunal est en effet si large et vague qu’elle octroie aux autorités les moyens de sévir contre tout individu ou groupe considéré comme faisant partie de la communauté, explique Max Olenichev, avocat friendly, spécialisé dans les droits humains. Et « tout » peut-être considéré comme de la « propagande » LGBT+.
La chaîne musicale russe, AIVA, a d’ailleurs écopé d’une amende de 500 000 roubles (un peu plus de 5 000 euros), ce 1er décembre toujours, pour avoir diffusé un clip, de l’artiste Sergueï Lazarev, montrant des mains « se caressant » et « qui pourraient appartenir à deux personnes du même sexe », des « personnes affichant leurs préférences homosexuelles », a indiqué le tribunal.