Je m’appelle Cassandra, je suis femme, je suis gouine et je suis trans. Je m’appelle Cassandra, mon nom et mon prénom ne m’ont jamais fait obstacle dans mes recherches de job ou de logement (ma transidentité un peu plus), je suis blanche, valide, prolo, omnivore et plein d’autres choses.
Je commence par cette présentation pour que vous sachiez d’où je parle.
Ces derniers mois nous avons pu voir une augmentation de l’homophobie, de la lesbophobie et de la biphobie. Violences, dégradations de locaux LGBT, insultes, menaces…
Les opposant·e·s à l’ouverture du mariage et de l’adoption sont responsables de cette hausse de l’homophobie.
J’irais même plus loin, ces opposant·e·s sont homophobes, elles et ils défendent la société hétéro-sexiste Nous sommes dans une société où les hétérosexuel·le·s forment un groupe dominant avec des privilèges, les membres de la manif dites pour tous veulent conserver ces privilèges et ce rapport de domination, c’est de l’homophobie.
Nous avons aussi pu voir une montée du sexisme.
Celles et ceux qui s’opposent à cette loi ont beau utiliser le féminisme à des fins homophobes, en brandissant l’épouvantail de la GPA par exemple, elles et ils sont sexistes. Il ne faut pas oublier que dans la manifestation dite pour tous se trouvent les membres des associassions masculinistes telles SOS Papas. Il ne faut pas oublier non plus que les meneuses et meneurs de ce mouvement, Barjot, Boutin, Derville sont anti-IVG. Et que dire des député·e·s qui parlent de patronyme (le nom du père) plutôt que de nom de famille, semblant frôler l’apoplexie à la simple idée que dans un couple hétéro on pourrait ne plus prendre par défaut le nom de l’homme comme nom de famille. Nous sommes dans une société où les hommes forment un groupe dominant avec des privilèges, les membres de la manif dites pour tous veulent conserver ces privilèges et ce rapport de domination, elles et ils veulent nous donner des visions figées de ce que devraient être l’homme, la femme et le couple forcement hétéro, c’est du sexisme.
Et nous avons aussi eu une montée de la transphobie.
Nous aussi, trans, nous nous en sommes pris plein la gueule.
Vous croyez que je ressens quoi quand les opposant·e·s expliquent à quel point cela mettrait la société en danger si les garçons pouvaient être des filles (et vice-versa)?
Pendant ces longs mois j’ai trop souvent pleuré, trop souvent souffert, trop souvent eu envie de hurler, parfois envie de mourir. Mon bras gardera quelques cicatrices de ce trop long débat.
Je ne dirais jamais que ce n’est pas dur d’être trans, ça l’est. Et ça l’est à cause de la transphobie d’état qui nous empêche d’être ce que nous sommes.
Il est évident que les opposant·e·s de l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels ne sont pas pour que la situation des trans s’améliore. Karima, Cassandra, Nathalie, combien de trans sont mortes dans l’indifférence la plus totale?
Tant que rien ne sera fait pour améliorer nos conditions de transition la liste ne pourra que s’allonger. Tué·e·s par une société transphobe.
Nous sommes dans une société où les cis (personnes non-trans) forment un groupe dominant avec des privilèges, les membres de la manif dites pour tous veulent conserver ces privilèges et ce rapport de domination, elles et ils considèrent que nos organes génitaux définissent qui nous sommes, c’est du cis-sexisme, c’est de la transphobie.
Nous avons tous souffert de ce trop long débat et au final j’ai un arrière goût amer.
Quand je vois le gouvernement enterrer la PMA.
Quand j’ai l’impression qu’au final les revendications des trans ne seront jamais au calendrier, toujours remises au lendemain.
Quand j’ai l’impression qu’on nous à donné un os à ronger et qu’il faudra nous en contenter pendant plusieurs années.
Quand je vois que l’homophobie, le sexisme ou la transphobie des manifestations dites pour tous sont si peu critiqué·e·s par les politiques.