Un quart des personnes LGBT en activité en France déclarent avoir déjà été victimes d’au moins une agression LGBTphobe au sein de leur entreprise. Des moquerie pour 19%, 14% d’injures et insultes, avec mise à l’écart des autres salariés (13%) et jusqu’à 10% de violences physiques ou sexuelles.
Ce sont les résultats de la deuxième édition du Baromètre réalisé par l’Ifop pour L’Autre cercle.
L’étude a été menée par questionnaire auto-administré en ligne du 12 au 24 avril 2019 auprès de 1 229 personnes LGBT, extrait d’un échantillon de 13 346 personnes représentatif de la population métropolitaine âgée de 18 ans et plus; et du 4 au 30 novembre 2019, auprès d’un échantillon de 16 953 salariés (LGBT+ ou non) mais travaillant dans les organisations signataires de la Charte d’Engagement de l’association, élaborée en 2012 et cosignée par une soixantaine d’entreprises nationales, régionales, et autres collectivités.
Ainsi, un quart des répondants, tous confondus, confient entendre régulièrement des expressions comme « enculé, c’est pas un boulot de pédé », ou d’autres injures à caractère sexuel, contre 41% des employés LGBT.
28% des hommes gays et personnes transgenres en sont victimes, contre 24% pour les femmes lesbiennes et 18% chez les bisexuel-le-s.
Dans la majorité des cas, ces moqueries, insultes ou menaces sont proférées par des collègues du même niveau, et plus rarement par un supérieur hiérarchique ou une personne subordonnée. Mais près d’un LGBT+ sur dix évoque « au moins » une discrimination de la part de sa direction.
D’où la discrétion sur leur orientation sexuelle pour la moitié d’entre-eux, contre deux sur trois dans les organisations signataires de la Charte de L’Autre cercle. 77% des personnes LGBT+ reconnaissent en outre avoir renoncé à afficher leur statut à l’occasion d’un événement organisé par l’entreprise, ou l’indication du nom de leur conjoint par exemple, sur la mutuelle. Invisibilité qui pèse pour trois employés sur dix.
« Dans le monde du travail, l’orientation sexuelle et l’identité de genre sont perçues comme une thématique ‘hors-sujet’, voire taboue, ou minimisée et considérée comme se rapportant à la seule sphère privée. Donner la parole aux personnes LGBT+ concernées, mais aussi aux non-LGBT+ est donc essentiel pour appréhender la réalité vécue sur le terrain et mesurer les actions de progrès encore à mener », souligne Alain Gavand, vice-président de L’Autre cercle, en charge du projet de ce baromètre, dévoilé ce mercredi 12 février. « Ces résultats confortent notre conviction que davantage d’organisations doivent apporter cette promesse d’inclusion des personnes LGBT+, mais également garantir son déploiement », conclut l’Autre cercle.