Disparition de Robin Williams : un grand artiste qui a rendu le monde un peu meilleur

De Good Morning Vietnam au Cercle des Poètes Disparus, en nounou dans Madame Doubtfire ou en papa gay dans la Cage Aux Folles d’Édouard Molinaro version US, Robin Williams n’aura jamais cessé de transgresser à « plein humour » les conventions sociales, pour dénoncer l’injustice, la discrimination et lutter contre les préjugés. Une implication humanitaire bien au-delà des plateaux de cinéma.
L’acteur a reçu trois Golden Globe du meilleur acteur et un oscar pour son second rôle dans Will Hunting de Gus Van Sant. Mais, bien au-delà des prix, ses frasques et répliques l’acteur souffrait d’après son attaché de presse «d’une sévère dépression» depuis quelques temps. Il a été retrouvé mort à son appartement en Californie, lundi, après s’être vraisemblablement suicidé.

Condoléances, hommage, nostalgie… Les messages pleuvent sur les réseaux sociaux. Le président américain Barack Obama et sa famille ont salué la mémoire de l’acteur, dans un communiqué truffé de références à sa carrière et rappelant là encore son engagement dans plusieurs associations caritatives :

« Robin Williams était un animateur radio, un docteur, un génie, une nounou, un président, un professeur, un Peter Pan. (…) Il est arrivé dans nos vies comme un étranger, mais il a ensuite fini par toucher en nous tout ce qui constitue notre humanité. Il nous a fait rire. Il nous a fait pleurer. Il a donné tout son talent librement et généreusement à ceux qui en avaient le plus besoin – de nos troupes de soldats à l’étranger jusqu’aux plus marginaux qui vivent dans nos rues. »

La femme de l’acteur, Susan Schneider, épousée en troisièmes noces en 2011, a également diffusé un texte où elle dit avoir « perdu ce matin [s]on mari et meilleur ami, pendant que le monde a perdu l’un de ses artistes les plus aimés et l’un des plus beaux êtres humains ». Elle souhaite que « l’accent ne soit pas mis sur sa mort mais sur les moments de joie innombrables et de rire qu’il a donnés à des millions de gens ».

Sur la question de l’égalité des droits du mariage, il répondait amusé, que le mariage c’était un peu comme se noyer dans la routine. Tout le monde y avait droit :

« Vous pouvez débattre si ça vous chante du mariage entre personnes de même sexe, mais tous les gens qui se sont mariés vous le diront: dans le mariage, le sexe c’est toujours le même. »

Il se jouait des républicains et des conservateurs à coups de répliques cultes. Et, avec tout le poids de son génie, lors de l’investiture de Monsieur Obama, il déclarait en parlant de Georges Bush, Président sortant :

« C’est la fin du règne de George le second. Le règne de l’erreur est terminée. L’Amérique sort officiellement de sa cure de désintox… Cet homme était un véritable chef d’œuvre de l’humour… Il va me manquer. »

Terrence Katchadourian
@stop_homophobie
avec AFP