Un « homosexuel homophobe », 51 ans, radicalisé par la Manif Pour Tous et sa propagande, et qui inondait depuis des années le milieu associatif et alliés LGBT+ d’injures, menaces de mort, jusqu’à évoquer des attentats, a finalement été condamné, ce 21 avril à Rouen, à dix-huit mois de prison dont quatorze avec un sursis probatoire de deux ans. Il devra aussi indemniser les victimes et suivre des soins.
Il avait été placé en garde à vue en octobre 2022 mais était absent lors de l’audience car hospitalisé. Son conseil l’a décrit comme « quelqu’un qui a une homosexualité non assumée et n’admet pas que les gens aient des opinions contraires », précise le site d’informations Paris-Normandie.
« Il a besoin de soins et qu’on lui montre les limites » a également insisté le procureur de la République, qui avait requis dix-huit mois, dont douze avec un sursis probatoire, des soins psychiatriques et son maintien en détention.
« Dès l’avènement des antis et de leurs discours affranchissant l’homophobie, cette personne n’a plus cessé de nous harceler », se souvient Joëlle Berthout, responsable notamment de la ligne d’écoute de STOP homophobie. « Il cumulait parfois 24h/24 les SMS, mails ou appels d’injures, aux relents racistes, antisémites, avec des menaces d’agressions, parce que nous faisions prétendument la promotion de la PMA ou de la GPA », poursuit Charlotte, bénévole à l’association. « Il s’autoflagellait aussi, si on peut dire ça, en expliquant qu’il était homosexuel mais répugnait les homosexuels, surtout les gays, par amalgame à un soi-disant Lobby. Clairement, les discours de la manif pour tous l’ont poussé à se mépriser en tant qu’homosexuel et donc à haïr la communauté ». « Il a d’ailleurs beaucoup parlé de camps de concentration pour nous cramer, ou mettre le feu », poursuit la jeune femme. « Ça dépendait s’il prenait ses traitements. On savait qu’il avait des problèmes de santé et qu’il harcelait toutes les associations. Mais c’est rassurant de savoir qu’il va être suivi et surveillé ».