Après le parcours qui menait de la séduction à la naissance, après l’évolution de l’amour enfantin jusqu’au désir adolescent, et l’infidélité, la souffrance de la rupture. Avec ce documentaire, Thierry Berrod nous propose le 4e volet de sa série sur la sexualité, à la découverte des sources de l’homosexualité.
>> Avec l’épigénétique, qui est une donnée scientifique nouvelle et fondamentale, la science connaît une véritable rupture dans ses modes de questionnement. On sait aujourd’hui que les facteurs biologiques, pensés comme étant immuables, sont eux-mêmes influencés par l’environnement comme par l’histoire individuelle.
Une rupture fondamentale : celle qui oppose nature à culture et celle qui oppose l’inné et l’acquis. Cette diversité des conduites sexuelles n’est pas l’apanage des humains.
En effet, quelques 450 espèces animales ont été répertoriées comme étant au moins partiellement bisexuelles. Les femmes seraient bien d’avantage bisexuelles que les hommes, tandis qu’aux Etats-Unis, les homosexuels revendiquent haut et fort leur singularité biologique.
Si ces études scientifiques se développent aux Etats-Unis ou en Europe du nord, elles sont moins courantes en France.
Aussi, on peut constater que l’homosexualité et ses origines constituent un enjeu politique et idéologique, qui se pose de manière différente selon les cultures. Ces connaissances scientifiques récentes permettent dès aujourd’hui d’apaiser un débat parfois clivant.
On sait que l’homosexualité n’est pas la maladie mentale d’hier, ni la tare génétique de demain ; elle est simplement une variante naturelle d’une de nos caractéristiques biologiques fondamentales, notre orientation sexuelle.
De conjectures en enquêtes, témoignages, expériences in vivo, in utero… des scientifiques hommes et femmes s’expriment, toutes tendances sexuelles et nationalités confondues. Et il ne suffit pas de les écouter pour les croire ».
Thierry Berrod :
« Comme dans les épisodes précédents de cette série consacrée à la sexualité, ce film raconte avec humour et sens de la dérision, les expériences scientifiques en mêlant aussi bien, archives, témoignages,spots publicitaires, interventions de scientifiques ou sketches visuels et cela avec les meilleurs spécialistes mondiaux qui interviennent pour commenter et expliquer les plus récentes découvertes en la matière.
De nombreuses séquences offrent la possibilité d’explorer toujours plus en avant les secrets des processus homosexuels à l’œuvre chez l’homme et la femme.
Dans le débat très vif qui s’est instauré en France depuis quelques années autour de l’homosexualité, la question de sa nature est posée de façon aiguë sans que des réponses claires lui soient données, faute de dialogue serein par excès d’idéologie.
L’homosexualité est très complexe. Il serait d’ailleurs préférable, pour être précis, de parler des homosexualités plutôt que de l’homosexualité. Être gay, n’est pas la même chose qu’être lesbienne.
Aux États-Unis, les homosexuels aimeraient croire que la biologie fixe notre orientation définitivement. En France, on a toujours tendance à privilégier, quelque soit le domaine, les influences : historiques, sociales, familiales, et la génétique est perçue comme une science dangereuse.
Qu’est-ce qui est donc déterminant ? La biologie ou les influences psychosociales, culturelles, l’histoire personnelle? La réponse est certainement : les deux ! Car ces facteurs s’influencent mutuellement
Depuis plusieurs années, de nouvelles possibilités se sont ouvertes en génétique. Le chercheur français Eric Vilain (généticien UCLA Californie), installé aux États-Unis, est à la pointe de ces recherches. Il tente de savoir si l’expression des gènes, qu’on appelle l’épigénétique, peut être favorisée ou, au contraire, inhibée, par les divers éléments qui constituent l’histoire individuelle.
Les dernières recherches d’Eric Vilain sont en cours de publication et font l’objet d’une toute récente collaboration entre les recherches américaine et française.
Un nouveau laboratoire franco-américain (chercheur Eric Vilain) fait dialoguer biologie et sciences sociales.
L’environnement influence un être biologique déterminé par ses gênes, mais comme l’individu ne peut se passer de ses semblables, comment notre être biologique et nos gênes pourraient-ils s’exprimer en l’absence d’environnement familial et social ? »
C’est à découvrir ce Mardi 24 mars de 22h55 à 00h10 sur FRANCE 2