La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) va examiner les requêtes d’un Français, Laurent Drelon, qui dénonce une discrimination en raison de l’orientation sexuelle après s’être vu refuser à plusieurs reprises de donner son sang depuis son référencement comme « homosexuel » sur sa fiche de donneur : elle avait été établie lors d’une première tentative de don en 2004 alors qu’il avait « toujours refusé de répondre aux questions touchant à son orientation sexuelle », jugeant qu’elle « relevait de sa vie privée », a indiqué à l’AFP Me Patrice Spinosi, l’avocat du requérant.
Depuis juillet 2016, les hommes homosexuels peuvent théoriquement donner leur sang, geste qui leur était interdit depuis 1983 en raison des risques de transmission du sida. Mais cette possibilité est soumise depuis 2016 à une période d’abstinence sexuelle (d’abord fixée à un an, avant d’être ramenée en 2019 à quatre mois) qui doit être déclarée lors de l’entretien préalable.
Mesure contestable (…) qui implique « qu’un homme homosexuel doit subir une longue période d’abstinence (…) simplement pour pouvoir donner son sang », a pointé Me Spinosi. « La France est désormais tenue de se défendre »,a-t-il ajouté, espérant une « décision motivée », qui « pourrait amener la CEDH à condamner la France tant pour sa législation passée que pour celle encore en vigueur concernant le don du sang des homosexuels ».