Droits des homosexuels : Taïwan va-t-il devenir le premier territoire d’Asie à légaliser le « mariage pour tous » ?

>> Taiwan pins same-sex marriage hopes on political change

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L’île nationaliste séparée de la Chine depuis 1949 figure déjà parmi les sociétés les plus progressistes de la région s’agissant des droits des LGBT+.

Des dizaines de milliers de personnes participent chaque année à la « gay pride » tandis que les trois plus grandes villes du territoire acceptent depuis cette année que les couples gays s’enregistrent en tant que tels auprès de leurs services administratifs.

Mais le Kuomintang (KMT) au pouvoir oppose une résistance acharnée à la légalisation du mariage entre personnes du même sexe depuis que le Parti démocratique progressiste (PDP, opposition) a présenté en 2003 une proposition de loi en ce sens.

La plupart des observateurs s’attendent aujourd’hui à ce que le KMT perde l’élection présidentielle et pour la première fois, les élections législatives, scrutins prévus en janvier.

Ils sont nombreux à espérer qu’un nouveau gouvernement remette le sujet sur le tapis.

« Quand on regarde les tendances mondiales concernant l’égalité entre les sexes et le mariage, l’élan n’a jamais été aussi favorable que maintenant », dit Yu Mei-nu, parlementaire du PDP.

Dans le monde, le mariage pour les couples de même sexe est légalisé ou en passe de l’être dans une petite vingtaine de pays, dont bon nombre en Europe.

« Si le PDP remporte la majorité des sièges, il y aura de meilleures chances pour que cette question soit mise à l’ordre du jour », ajoute la parlementaire à l’AFP.

Le texte de 2013 n’ayant pas passé la rampe, c’est une nouvelle proposition de loi qui devra être soumise le cas échéant au nouveau Parlement.

La candidate du PDP, Tsai Ing-wen, domine largement les sondages. Si leurs prédictions se concrétisent, elle serait la première femme à présider Taïwan. Elle n’a pas fait mystère de son soutien au mariage gay, postant en octobre sur sa page Facebook une vidéo proclamant que « tout le monde est égal devant l’amour ».

Mme Tsai avait elle-même été questionnée sur son orientation sexuelle lors de sa dernière candidature présidentielle en 2012. Elle avait refusé de répondre pour ne pas être « complice de la répression sexuelle ».

Certains militants des droits des homosexuels redoutent cependant un rétropédalage du PDP qui ne serait pas prêt à s’aliéner ses partisans les plus conservateurs.

Pour faire avancer leur cause, ils présentent donc aux législatives leurs propres candidats: sur les 16 candidats appartenant à une nouvelle coalition, l’Alliance des Verts et du Parti social-démocrate, cinq sont ouvertement homosexuels et ont placé les droits des gays au centre de leur programme électoral.

« Nous avons besoin de contraindre les deux partis à avancer », explique l’une de ces candidates, Victoria Hsu, 43 ans. Elle dirige également un mouvement qui milite pour les droits civils des couples du même sexe.

« On voit le pouvoir du KMT s’éroder peu à peu mais on voit aussi le PDP se mettre à ressembler de plus en plus au KMT », lance-t-elle. « Ils ne vont pas oser se prononcer clairement sur des questions controversées », redoute-t-elle. « Notre problème est marginalisé, nous devons faire les choses nous-mêmes si nous ne voulons pas être ignorés ». Sur plus de 500 candidats aux législatives, 84 se seraient ainsi engagés à soutenir un projet de loi sur l’égalité des droits.

Les principaux réfractaires sont les mouvements chrétiens qui jouissent d’une influence politique considérable, en particulier dans les rangs du KMT.

Mais l’opinion y est favorable à 59%, d’après une enquête en ligne réalisée cette année par le ministère de la Justice.

Qi Jia-wei, 57 ans, se bat depuis 17 ans pour le droit d’épouser son compagnon.

En 1998, il avait saisi la Cour constitutionnelle de son cas mais avait été débouté.

Il tente à nouveau aujourd’hui la voie judiciaire et son dossier pourrait faire jurisprudence.

« Avant, à Taïwan, Hong Kong, en Chine, il n’y avait que moi qui parlait de cette question», dit-il à l’AFP. «Trente ans après, regardez combien de mouvements militent pour le mariage gay. L’atmosphère a complètement changé ».

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>> Taiwan’s presidential elections next month are expected to usher in a new political era, and many hope it will also see the island become the first Asian power to legalise same-sex marriage.

Taiwan –the host of Asia’s biggest gay pride parade – is already one of the region’s most forward-thinking societies when it comes to gay rights, and this year, three of the island’s biggest cities began allowing gay couples to register as one household.

But a move towards marriage equality has remained stagnant in parliament for more than two years and some activists say they need to look beyond the island’s two dominant political parties if they are to achieve their goal.

Staunch resistance from the ruling Kuomintang has meant a same-sex marriage bill has stalled since it was proposed in 2013 by a legislator for the main opposition Democratic Progressive Party.

With the KMT widely expected to lose January’s presidential elections to the DPP, and possibly lose control of parliament for the first time, many are hoping the new government will resurrect the legislation.

“Looking at the global trend for marriage equality, the momentum has never been as good as this in recent years,” said Yu Mei-nu, a DPP lawmaker and proponent of the bill.

“If the DPP has the majority of seats, then there are greater chances for the bill to be listed into the agenda,” she said.

The bill passed a first reading in 2013 but failed to garner enough support from lawmakers to push it further. A new bill will have to be introduced in the next parliament.

DPP presidential candidate Tsai Ing-wen, who is well ahead in the polls and will become Taiwan’s first female leader if elected, openly expressed her support for same-sex marriage in a video posted on her Facebook page in October, saying: “Everyone is equal before love.”

Tsai herself faced questions over her sexual orientation during her last presidential bid in 2012, but refused to respond, saying it would make her “an accomplice of sexual suppression”.

Some activists are concerned that the DPP may temper their support for gay marriage because it risks alienating the party’s more conservative supporters.

To push their case, they are fielding their own candidates in the legislative elections – which take place at the same time as the presidential vote.

Of the 16 candidates put forward by the Green Party-Social Democratic Party Alliance, a new coalition, five are openly gay and have made gay rights the centre of their platform.

“We need to have political figures who make it their priority in parliament to force the two parties to move forward,” said one of the five, Victoria Hsu, 43, who also leads campaign group Taiwan Alliance to Promote Civil Partnership Rights.

“We see the KMT’s power gradually evaporating, but we also see the DPP becoming more and more like the KMT,” she said.

“They won’t dare to take a clear stance on controversial topics,” Hsu added, saying some DPP lawmakers were opposed to the bill.

“We feel our issue is very marginalised, so we have to do it ourselves if we don’t want to be discounted,” said Hsu.

Of the more than 500 legislative candidates across the parties, so far 84 have committed to supporting a marriage equality bill in the new term if they are elected, Hsu’s campaign group said.

Opposition to same-sex marriage comes mostly from Christian groups, who wield significant political influence especially within the KMT.

But within the general public, support stands at 59 per cent, according to an online survey by the Ministry of Justice earlier this year.

Activist Qi Jia-wei has been fighting for the right to wed his long-term partner for 17 years.

Qi, 57, first sent his case to the Justices of the Constitutional Court – a branch of the judicial system charged with interpreting the constitution – in 1998, but was rejected.

Now he is trying the judicial route again in what could become a landmark case.

“Back then, across Taiwan, Hong Kong, China, it was only me discussing this issue,” Qi said.

“Now 30 years later, look at how many groups are advocating same-sex marriage. The atmosphere is completely different.”

(afp/nxp)