Il y a quelques jours, l’organisme public, Transport for London (TfL), décidait de bannir le Brunei de ses espaces publicitaires, après l’instauration dans le sultanat d’un nouveau code pénal punissant entre autre l’homosexualité par la lapidation à mort.
L’initiative revient à une élue écologiste locale, Caroline Russel, qui a fait part de ses « préoccupations » au maire de la ville, Sadiq Khan, et motivé cette mesure du boycott.
« C’est une question de principe. Les régimes qui appliquent la peine de mort et enfreignent de manière si flagrante les droits de l’Homme ne devraient pas être autorisés à faire de la publicité », a-t-elle indiqué à l’Evening Standard.
Surtout dans les transports en commun, « fréquentés par des millions de personnes chaque année… Et compte tenu du rôle mondial que joue Londres dans la défense des droits des LGBT+, le maire a demandé à TfL de revoir ses conditions et parrainages avec les pays dotés de ces « abominables lois » », ajoute cette semaine un porte-parole de la mairie à The Independent, qui annonce l’extension de l’interdiction à l’Iran, l’Arabie saoudite, le Yémen, le Nigeria, la Somalie, le Soudan, ainsi qu’aux Émirats arabes unis, au Qatar, Pakistan, Afghanistan et à la Mauritanie.
« Cela inclut les publicités des États et des entreprises appartenant à l’État ! »
Onze pays donc, aux « piètres résultats en matière de droits humains », dont six, les premiers de la liste, qui imposent la peine de mort pour les actes sexuels consensuels entre personnes du même sexe. Condamnation « techniquement possible » également dans les cinq autres, qui rejoignent le Brunei dans son « moratoire » pour « dissuader les homosexuels d’être homosexuels ».
Notons qu’en mars 2019, au moins 70 États membres de l’ONU continuent encore de criminaliser les personnes LGBT+ (68 par des dispositions légales explicites, 2 de facto), comme le confirme le dernier rapport sur l’Homophobie d’État de l’Association Internationale des personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Trans et Intersexes (ILGA). Dans 26 de ces pays, la peine maximale peut varier de 10 ans à l’emprisonnement à vie.