ILGA Europe a dévoilé ce jeudi 14 mai son index 2020 sur la situation des minorités sexuelles et de genre dans les les 49 pays européens évalués par l’organisation. Malte, qui depuis 2016 pénalise les « thérapies » de conversion, caracole en tête pour la cinquième année consécutive, cumulant 89.1% des mesures visant à une égalité complète et un respect des droits humains.
La Belgique et le Luxembourg complètent le podium avec respectivement 73.24% et 72.95%, suivis du Danemark (67.86%), de la Norvège (67.77%), de l’Espagne (66.82%), du Portugal (66.35%), de la Finlande (66.27%), du Royaume-Uni (66.15%), de la Suède (62.87%), du Monténégro (62.47%), des Pays-Bas (62.2%)… Et enfin de la France qui chute de la 9e à la 13e place, avec cette année 55.98%, contre 63% en 2019 et 73% en 2018. La France était alors 6e du classement. De quoi s’interroger sur l’efficience des mesures adoptées depuis le début de ce quinquennat. En dépit de nos relances, nous n’avons eu aucun échange concret ou constructif avec l’exécutif.
Rappelons que ce baromètre est établi selon l’impact des lois et politiques de chaque pays sur la vie des personnes LGBTI, à partir de dizaines de critères, référencés en six domaines : mise en œuvre de l’égalité, la famille, les crimes et discours de haine, reconnaissance légale du genre et droit à l’intégrité physique, la liberté d’expression, et droits d’asile.
Les pays les moins bien notés sont l’Arménie, la Turquie et enfin l’Azerbaïdjan. Et la Hongrie, qui est passée de la 19e à la 27e place, est l’exemple d’une détérioration rapide.
En outre, ILGA-Europe alerte sur les menaces qui pèsent dans le contexte de la crise du COVID-19. « C’est un moment critique pour l’égalité des LGBTI en Europe », a averti la directrice exécutive d’ILGA-Europe, Evelyne Paradis. « L’histoire montre que ceux qui sont vulnérables avant une crise le deviennent encore plus après ».
Par ailleurs, la France est aussi treizième sur la dernière enquête réalisée par la FRA, agence européenne des droits fondamentaux basée à Vienne, en Autriche. Menée en 2019 auprès de 140 000 personnes LGBTI dans les 27 pays de l’Union européenne (UE), au Royaume-Uni, en Serbie et en Macédoine du Nord, cette étude, également publiée ce 14 mai, confirme l’augmentation des violences et discriminations envers les personnes LGBT+ en Europe, ainsi qu’un risque d’aggravation en raison du coronavirus, notamment dans les domaines de l’emploi et des soins de santé. « Beaucoup peut et doit encore être fait », a prévenu le directeur de la FRA Michael O’Flaherty.
Launching our #LGBTIsurvey results, FRA Director @MichaelCJT points to little progress over the past decade – a story of violence, #discrimination & harassment.
Lots can & needs to be do be done from laws to policies to building a respectful society.
Watch his video message here. pic.twitter.com/PGwKM2GqR6— EU Fundamental Rights ➡️ #HumanRights (@EURightsAgency) May 14, 2020