Plusieurs milliers d’opposants au mariage homosexuel ont défilé mercredi soir à Paris pour la deuxième soirée consécutive près de l’Assemblée nationale où des échauffourées ont eu lieu dans la soirée, au moment où les députés poursuivaient l’examen en seconde lecture du projet de loi, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Alors que la manifestation, organisée à l’appel du Collectif la Manif pour tous, était autorisée jusqu’à 22H00, quelques centaines de personnes persistaient à vouloir rester sur les lieux. Certains d’entre eux tentaient d’en découdre avec les forces de l’ordre et de forcer les barrages installés devant la rue menant à l’Assemblée.
Des manifestants ont lancé des fusées, des bouteilles et des pierres sur les CRS, et ont brisé les vitres d’une voiture, a constaté l’AFP. De leur côté, les forces de l’ordre ont fait usage de quelques gaz lacrymogènes, selon la même source.
Des journalistes ont été pris à partie par des militants d’extrême-droite, qui ont notamment cassé une caméra et molesté certains d’entre eux.
Simultanément, sur l’esplanade des Invalides, une centaines de personnes assises en rangs serrés sur la pelouse écoutaient un manifestant lire des textes philosophiques, sous des banderoles prônant la paix alors que des bougies se consummaient.
Partis comme la veille de Sèvres-Babylone, dans le centre de Paris, le cortège — 2.400 selon la police, 8.000 selon les organisateurs— avait commencé à défiler pacifiquement, les manifestants agitant des drapeaux roses et bleus qui sont leur marque, scandant des slogans comme «Hollande ta loi on n’en veut pas» ou «un père, une mère c’est élémentaire».
Philippe, avocat de 40 ans, expliquait que sa motivation pour défiler était due au vote à main levée au Sénat «comme un vulgaire amendement». «Ce n’est pas porter l’attention nécessaire à une loi aussi fondamentale», dit-il.
Etienne, étudiant en école d’ingénieur de 19 ans, «ne manifeste pas tous les jours» mais le plus souvent possible. Il espérait un recul du gouvernement comme lors des manifestations contre le CPE (contrat première embauche) en 2006.
«Regardez-les, ce sont des familles» qui défilent, a déclaré la porte-parole de la Manif pour tous, Frigide Barjot, soulignant le caractère non violent de la manifestation.
Interrogée sur le refus de l’association d’aide aux jeunes homosexuels, Le Refuge, d’accepter le don qu’elle voulait leur faire, elle a dit son incompréhension. «Cela aurait apaisé le truc», estime-t-elle. «A force de traiter des non-homophobes d’homophobes, cela génère une violence qui était jusque-là inexistante», affirme-t-elle.
Avant le départ du défilé, 24 personnes qui tentaient une contre-manifestation aux cris de «pas de fachos dans nos quartiers» avec une banderole «L’homophobie tue», ont été interpellées, a annoncé la police.
A Nanterre, environ 200 personnes opposées au mariage homosexuel ont manifesté devant la préfecture des Hauts-de-Seine. Les manifestants, principalement des familles, scandaient: «les gens bien élevés en ont assez. Ça va péter».
Mardi soir, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté à Versailles et Paris pour dénoncer l’accélération du calendrier parlementaire sur ce projet de loi. De légers incidents avaient perturbé le rassemblement versaillais. Dans la capitale, 40 personnes avaient été interpellées.
AFP. Kenzo Tribouillard AFP
http://www.20minutes.fr/ledirect/1139911/20130417-echauffourees-lors-nouvelle-manifestation-anti-mariage-homo-pres-assemblee-nationale
