Effrayé par « la théorie du genre », Bernard Debré prédit la création « d’êtres psychologiquement diminués »

« Les tenants du genre sont des castrateurs ». Sur son blog ce 20 août, le député UMP Bernard Debré se dit effrayé par la « déconstruction sexuelle » des enfants entamée par le gouvernement.

Dans son viseur, un programme mis en place à la rentrée, intitulé « les ABCD de l’égalité« , visant à lutter contre les stéréotypes de genre à l’école primaire. Pour en résumer grossièrement l’idée : l’avenir des petites filles et des petits garçons ne doit plus être dicté par le fait qu’elles sont des petites filles et qu’ils sont des petits garçons.

Les opposants à ce programme parlent d’une « théorie du genre » imposée dans les classes, qui chercherait à nier toute différence sexuelle. Najat Vallaud-Belkacem rétorque que cette théorie n’existe pas et que seul « l’apprentissage à l’égalité entre les filles et les garçons » compte.

Dans ce débat, Bernard Debré ne fait pas dans la nuance. Après la parution d’une pleine page sur le sujet dans Le Figaro ce mardi, le député de Paris parle d’une « idéologie totalitaire » et y voit « la fin des petits garçons et des petites filles » :

Dès le plus jeune âge, il faut que les enfants se déconstruisent. Il n’y aura plus de petit garçon et de petite fille, il y aura des « on », car les pronoms « il » ou « elle » sont sexués. Après avoir fait des médiocres, voici qu’il faut faire des « indéterminés ». Cette théorie est absurde, mortifère et dangereuse.

L’urologue poursuit en prédisant une société constituée « d’êtres hybrides, psychologiquement diminués » qui auront envie de se « révolter » une fois leurs hormones en éveil :

Ces enfants seront des êtres hybrides, psychologiquement diminués, complexés et pour beaucoup en révolte contre la société quand la puberté agira sur leurs sens.

Ils nous en voudront pour notre prétention, notre hégémonie culturelle dévoyée. Ce sera le côté mortifère de cette réforme inacceptable.

Et le député de considérer les initiateurs de ces programmes de lutte contre les stéréotypes fille-garçon de « castrateur » :

Cette déconstruction psychologique pourrait aller, pourquoi pas, jusqu’à demander à la médecine d’intervenir pour s’assurer de la neutralité du genre. Elle utiliserait des antihormones (antihormone mâle, antihormone femelle). C’est le terme médical approprié, pour véritablement déconstruire la société.

Les tenants du genre sont des castrateurs.

Les « ABCD de l’égalité », mis en place conjointement par le ministère de l’Education et celui des Droits des femmes, sont expérimentés à la rentrée dans cinq académies et s’adresse à des élèves de la grande section de maternelle au CM2. Après évaluation, le dispositif pourra être étendu à toute la France à la rentrée 2014.

Une formation sur la « lutte contre les stéréotypes de genre dans les pratiques professionnelles » est également prévue dans les écoles supérieures du professorat et de l’Éducation (Espe), qui remplacent les IUFM et ouvrent à la rentrée 2013.

Par Delphine Legouté – http://lelab.europe1.fr