Égalité des sexes : les hommes en seraient aussi bénéficiaires, la preuve par 5

LE PLUS. La lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes est-elle seulement une affaire de femmes ? C’est souvent ce qu’on veut bien nous faire croire. Pourtant, les hommes auraient tout intérêt à s’intéresser à ce combat. Explications avec Marlène Schiappa, présidente de « Maman travaille ».

L’égalité entre les hommes et les femmes bénéficie également aux hommes. Loin d’être une lapalissade, cette affirmation se démontre. La preuve par 5. Liste non exhaustive…

1. Compter sur un soutien financier dans le couple

Dans un couple où l’homme est beaucoup mieux payé que la femme, il peut craindre la perte de son emploi. Pis, quand il est la seule ressource financière de la maison…

Dans un couple homme-femme à double activité professionnelle, l’homme peut aussi s’octroyer le droit de prendre un temps partiel ou appréhender une période de chômage avec (un peu moins) d’angoisse matérielle : il y a un deuxième revenu à la maison. Cela éviterait aussi aux couples homosexuels de femmes d’être pénalisées de facto dans leur pouvoir d’achat.

Actuellement, l’écart de salaire est de 27% entre hommes et femmes, et de 12% à poste et compétences égales.

2. Prendre des journées enfants malades

Quand nous vivrons une parfaite égalité entre les hommes et les femmes, les hommes pourront annoncer qu’ils prennent des jours enfants malades (trois octroyés par le code du Travail) pour accompagner leurs enfants chez le pédiatre. Sans entendre : « Ah, ta femme n’était pas disponible ? »

Actuellement, la convention collective de la publicité permet par exemple aux pères de les prendre… seulement s’ils sont veufs ou divorcés !

3. Pleurer, si on en a envie ou besoin

Une des normes du masculin, édictées par l’institut Catalyst et analysées par Brigitte Grésy et Sylviane Giapino, consiste en le refus de l’émotion, et plus encore de l’expression de l’émotion. En clair, c’est le fameux « un homme, ça ne pleure pas » asséné aux petits garçons.

Au travail, cette norme masculine induit un plus grand risque d’accidents du travail ou de burn-out, faute d’émotions exprimées et donc, de mise en place d’actions de prévention… Oui un homme aussi « ça pleure » ! Et parfois, ça fait même du bien.

4. Obtenir la garde des enfants

En cas de divorce, dans 8% des cas seulement, la garde des enfants est confiée aux pères. Pourquoi ? D’abord parce que peu d’entre eux en font la demande. Ensuite parce que le stéréotype de la femme bonne mère reste présent, voire de l’instinct maternel malgré les travaux d’Elisabeth Badinter (lire « L’Amour en plus » où elle démontre que c’est une construction sociale).

Si l’on se défait de cette norme visant à dire que le parent le plus essentiel, c’est la mère, le père n’est plus un parent de substitution et peut donc être considéré comme capable de prendre soin de ses propres enfants.

5. Ne plus porter systématiquement les fontaines à eau au bureau

On plaisante… à moitié. Parce que tous les hommes ne sont pas plus forts que toutes les femmes, si enfin l’égalité parfaite entrait dans les mœurs, les plus costaud/es porteraient les packs de 8 litres et les rétroprojecteurs : hommes ou femmes.

Par 
Présidente de « Maman travaille »