Ils avaient annoncé leur refus – et celui de leurs adjoints – de marier des couples gays, à grands coups de communication. Et bien pourtant, ils ont reconsidéré leur position au vu des sanctions promises par le gouvernement.
Il appliquera la loi. Le maire UMP de Mésanger (Loire-Atlantique), Jean-Yves Clouet, qui avait indiqué mercredi au Figaro son refus de célébrer des mariages homosexuels a finalement déclaré qu’il se plierait à la loi du fait des menaces de sanctions, dans un entretien diffusé vendredi par Fidélité, radio chrétienne de Loire-Atlantique.
« Les pénalités qui sont mises aux maires qui refusent me paraissent disproportionnées par rapport à leur refus: s’il faut marier, on mariera, on sera obligés, on le fera mais, dans mes convictions, je ne suis pas d’accord pour marier des personnes de même sexe », a déclaré Jean-Yves Clouet.
« C’est la loi qui est mal faite »
« Ce qui fait peur à tous les maires qui sont dans le même cas que moi, c’est les sanctions qui sont prises par l’Etat et je trouve ça scandaleux: là, c’est la dictature », a-t-il ajouté.
« On est un Etat libre jusqu’au jour d’aujourd’hui, chacun a le droit de penser ce qu’il veut, je respecte les gens qui pensent pas comme moi mais c’est la loi qui est mal faite: on n’a pas à sanctionner un maire qui refuse de faire ce genre de mariage », a-t-il estimé.
Concernant le couple de deux hommes de sa commune qui lui ont demandé à pouvoir se marier fin juillet, le maire a souligné que ce couple venait « d’arriver sur la commune ». Il a précisé que le cas échéant, il « dirait au début de la cérémonie » son opposition à ce mariage.
« Des sanctions importantes »
Alors que le maire avait aussi indiqué, selon l’article du site internet du Figaro, que ses huit adjoints refuseraient tout comme lui de procéder à des mariages gays, l’un d’entre eux, Nadine You, sans étiquette, avait fermement démenti cette information.
« La loi Taubira a été votée, quand on est élu, pour n’importe quelle chose, on essaye d’être neutre. Les lois sont là, quand elles sont votées il faut les respecter », avait insisté Mme You, se disant prête à procéder elle-même au mariage du couple demandeur, si besoin.
Cette polémique fait écho au cas du maire du village basque d’Arcangues (Pyrénées-Atlantiques) qui, soutenu par ses adjoints, refusait de marier un couple d’homosexuels, mais qui a annoncé le 15 juin qu’il pourrait « reconsidérer sa position ».
Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a rappelé début juin que les maires qui refuseraient de marier des couples homosexuels s’exposaient à des « sanctions importantes ».
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