« Nous ne cherchons évidemment pas à nier la différence des sexes ou à détruire toute catégorisation. D’ailleurs, la catégorisation du monde par sexes est utile: elle aide à s’identifier, à se reconnaître, à trouver sa place dans la société », a expliqué la ministre dans un entretien accordé au site internet Café pédagogique.
Plusieurs mesures visant à « lutter dès le plus jeune âge contre les stéréotypes » ont été mises en places ou sont expérimentées depuis la rentrée 2013.
Pour des opposants au mariage homosexuel, ces mesures cachent l’introduction à l’école de la « théorie du genre », leur nouveau cheval de bataille, une théorie issue des sciences humaines qui affirme que l’identité sexuelle n’est pas déterminée uniquement par le sexe biologique mais également par la société.
« Il faut se garder d’accorder plus d’importance qu’elles n’en ont aux réactions plus bruyantes que représentatives. Il faut bien distinguer, en particulier, les réactions d’instrumentalisation, provenant des tenants de la Manif pour tous, qui essaient de faire peur avec une soi-disant ‘théorie du genre‘, et les interrogations légitimes de parents curieux », a souligné Najat Vallaud-Belkacem.
Pour les plus jeunes, un « ABCD de l’égalité » est expérimenté dans 600 écoles. « L’idée est celle d’un apprentissage de l’égalité entre filles et garçons, de la maternelle à la fin du primaire, que l’enseignant, à l’aide d’outils pédagogiques adaptés qui lui sont fournis, pourra introduire au moment qui lui semblera le plus propice », a expliqué la ministre.
Les futurs enseignants reçoivent par ailleurs une formation au sein des Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espe) pour lutter contre les « stéréotypes de genre ». Enfin, des actions de sensibilisation sont prévues dans les collèges et les lycées avec l’agence du service civique et des associations, notamment sur la question de l’homophobie.
« J’ai eu l’occasion d’en voir un certain nombre fonctionner, et sur des sujets qui peuvent parfois mettre mal à l’aise les enseignants, sur les questions d’orientation sexuelle et plus largement d’éducation à la sexualité, les meilleurs interlocuteurs sont les associations », estime la ministre, qui souhaite leur « ouvrir plus grand la porte des établissements scolaires ».