Eglise anglicane Le nouvel archevêque de Cantorbéry sera confronté à la question des prêtres homos

Une commission spéciale entame mercredi une réunion de trois jours pour désigner le successeur de l’actuel archevêque de Cantorbéry et chef spirituel des Anglicans, Mgr Rowan Williams, qui quitte ses fonctions fin décembre.

Le successeur de Rowan Williams, qui est depuis 10 ans le chef de l’Eglise d’Angleterre et leader spirituel des 77 millions d’Anglicans dans le monde, sera notamment confronté à la lourde tâche de trancher la question controversée de l’ordination de femmes et d’homosexuels comme évêques.

La commission chargée de désigner le nouveau leader religieux est composée de 16 membres, en majorité des ecclésiastiques. Le nom du candidat choisi est soumis au Premier ministre britannique David Cameron et doit ensuite recevoir l’approbation de la reine, en sa qualité de « gouverneur suprême » de l’Eglise d’Angleterre.

La réunion se termine vendredi et le nouvel archevêque de Cantorbéry devrait être nommé la semaine prochaine, selon la BBC.

Le nom du successeur de Rowan Williams alimente des spéculations croissantes, alors qu’aucun favori ne se détache clairement. Parmi les possibles candidats figure l’archevêque de York, John Sentamu, 63 ans, d’origine ougandaise. En cas de nomination, il serait le premier archevêque noir de Cantorbéry.

Les autres noms évoqués sont ceux de l’évêque de Londres, Richard Chartres, 65 ans, l’évêque de Liverpool, James Jones, 64 ans, et l’évêque de Norwich, Graham James, 61 ans. Mais la commission pourrait également porter son choix sur un candidat plus jeune, comme l’évêque de Coventry, Christopher Cocksworth, 53 ans, ou l’évêque de Durham, Justin Welby, 56 ans.

Rowan Williams, 62 ans, avait annoncé en mars sa démission pour prendre la tête du Magdalene College à la prestigieuse université britannique de Cambridge.

Il a indiqué que son successeur devrait avoir la « constitution d’un boeuf et la peau d’un rhinocéros » pour occuper un poste « aux exigences considérables ».

L’Eglise anglicane est très divisée depuis des années. D’un côté les « libéraux » défendent des positions ouvertes à l’avortement et la contraception, partisans de l’ordination à la prêtrise et à l’épiscopat de femmes et d’homosexuels, ainsi que du mariage homosexuel.

De l’autre, les conservateurs jugent que ces positions décrédibilisent leur Eglise et sont responsables de l’hémorragie des fidèles.

L’Eglise anglicane est née d’une rupture avec l’Eglise catholique au XVIe siècle après que le pape Clément VII eut refusé d’accorder le divorce au roi d’Angleterre Henri VIII.