« Son éminence le cardinal Keith Patrick O’Brien, archevêque émérite de St Andrews et Edinbourg, quittera l’Écosse durant quelques mois pour une période de renouveau spirituel, de prière et de repentance », a annoncé le Saint-Siège dans un bref communiqué.
Ce départ d’Écosse découle des « mêmes raisons qui l’ont conduit à ne pas prendre part au dernier conclave » qui a élu le pape François, a précisé le bureau de presse.
Le communiqué officiel indique que « toute décision regardant des dispositions ultérieures » pour le cardinal, devront être prises « d’un commun accord avec le Saint-Siège« , sans préciser quel serait son statut après cet éloignement.
Avant le conclave, trois prêtres et un ancien prêtre s’étaient plaints d’actes inappropriés il y a 33 ans du cardinal à leur égard et ces doléances avaient été transmises à Rome une semaine avant la renonciation du pape Benoît XVI.
L’un des prêtres disait avoir été la victime d’attentions non désirées de la part du cardinal à l’issue d’une soirée très arrosée. Un autre avait affirmé que Mgr O’Brien profitait de prières nocturnes pour avoir des contacts inappropriés.
Le 24 février, le cardinal avait annoncé sa démission, acceptée par le pape, et indiqué qu’il ne participerait pas au conclave.
Il avait demandé pardon pour ces actes, affirmant vouloir se retirer de la vie publique et vivre dans la discrétion.
En Écosse, des associations s’étaient toutefois plaintes de sa présence dans la province et demandaient au Vatican des sanctions plus radicales.
Les prises de position de Mgr O’Brien sur l’homosexualité lui avaient attiré l’ire de la communauté gay.
Après son installation comme cardinal, où il s’était d’abord fait remarquer par des positions plutôt ouvertes, il était devenu la cible de l’association gay et lesbienne Stonewall en 2012, qui l’avait qualifié de « bigot de l’année » pour ses positions contre le mariage gay. Il avait déclaré qu’il « serait nuisible au bien-être physique, mental et spirituel des contractants ».
L’éloignement d’Écosse, d’un commun accord, du primat d’Écosse, est une des premières sanctions prises par le Vatican sous le nouveau pontificat.