Eglise catholique : Le mariage pour tous, « voie ouverte à la polygamie », selon le diocèse de Dijon

« Déjà des voix s’élèvent pour que l’on reconnaisse des ‘mariages’ à trois ou quatre ou des mariages polygames », écrit le diocèse au chapitre « Attention aux dérives » d’un dépliant distribué depuis lundi soir dans les églises et paroisses de Côte d’Or et disponible sur internet.

« Ce dépliant est une initiative personnelle du diocèse de Dijon », a précisé mardi à l’AFP Jean Riegel, délégué épiscopal à l’information, qui espère que le document sera lu par des non-catholiques, notamment les « touristes qui visitent les églises ».

« Si on change le cadre juridique de l’institution du mariage, il n’y aura pas forcément de raison de s’arrêter. Or on a déjà entendu des personnes qui voulaient une union à plus de deux personnes », a-t-il expliqué.

« Ce n’est pas forcément quelque chose qui se produira, mais il est légitime de se poser la question des limites », a-t-il ajouté.

Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, avait quant à lui provoqué une polémique en septembre en affirmant que le mariage homosexuel pourrait ouvrir la voie à « des couples à trois ou quatre » (soit la définition de la polygamie) voire à l’inceste.

« Après, ça a des quantités de conséquences qui sont innombrables. Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l’interdiction de l’inceste tombera », avait-il affirmé.

Le président de la Conférence des évêques de France André Vingt-Trois a ensuite soulevé une tempête samedi, en affirmant qu' »une vision de l’être humain sans reconnaître la différence sexuelle serait une supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société », mais sans aller jusqu’à évoquer la polygamie.

Parmi les « dérives » possibles après l’adoption du mariage homosexuel, le diocèse de Dijon affirme dans sa plaquette que « la reconnaissance juridique des unions de personnes du même sexe conduira le législateur à légaliser le recours par ces couples à des donneurs anonymes de gamètes ou à la +gestation pour autrui+ ».

Ces recours à la procrétation médicalement assistée ne sont pas abordés dans le projet de loi sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels qui doit être présenté mercredi au Conseil des ministres.