Le « clivage » rétrograde/progressiste avancé pour rejeter les positions du pape et des évêques sur le mariage et la famille est « un piège » intellectuel absurde, ont affirmé lundi à Rome des représentants de l’épiscopat français.
« Le clivage qui dit: ça c’est le progrès, ça c’est rétrograde, est complètement faux (…). Beaucoup de personnes en France sont enfermées dans ce cliché, dans cette dialectique, qui est un piège », a regretté devant des journalistes Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes.
En raison des critiques virulentes contre les positions de l’Eglise sur la famille, « ceux qui pensent n’osent plus dire ce qu’ils pensent et rentrent chez eux », a regretté le prélat français.
Or, « ce qui nous est propre a aussi du sens pour ceux qui ne partagent pas notre foi », a ajouté Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen.
La déclaration du pape vendredi dernier devant les évêques, appelant à défendre la famille traditionnelle basée sur le mariage d’un homme et d’une femme, un combat « qui n’est pas rétrograde », a été critiquée en France. Elle a été perçue comme un ingérence contre le projet gouvernemental sur la légalisation du mariage homosexuel.
Pour le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, qui dirige la délégation de 32 évêques de l’ouest de la France en visite « ad limina », le pape s’est contenté de dire: « n’hésitez pas, ce n’est pas rétrograde » de défendre la famille traditionnelle, « soyez témoins de cette conception » qui, a-t-il dit, s’appuie aussi sur l’anthropologie.
Selon le cardinal, il s’agit aussi de convaincre une partie de l’opinion catholique « de quoi a besoin un enfant et de ce que c’est que le mariage ».
En effet, l’opinion des catholiques est elle-même très partagée entre opposants et défenseurs du mariage gay et de l’adoption par les couples homosexuels.
Le cardinal a affirmé que « chaque évêque a pris ou va prendre la parole » dans son diocèse, mais certains « attendent que le projet soit présenté ».
« Les évêques n’hésitent pas à prendre la parole », a-t-il assuré en réponse à une question sur une réserve apparente de certains à s’afficher sur ce sujet difficile.
Le pape a défendu le mariage traditionnel, mais sans mentionner le mariage gay et les projets du gouvernement français.