Dix-sept hommes de 17 à 35 ans, soupçonnés d’être homosexuels, ont comparu dimanche à huis clos devant un tribunal du Caire pour « débauche » et « incitation à la débauche », rapporte l’AFP, citant des sources judiciaires. Au moins six avaient été arrêtées, en début de semaine, après avoir brandi un drapeau arc-en-ciel le 22 septembre, lors d’un concert du groupe libanais Mashrou’ Leila, connu pour sa défense des droits des LGBT.
Aucune information n’a filtré sur le déroulé de cette audience interdite d’accès aux journalistes et les avocats de la défense n’étaient pas joignable dans l’immédiat. Une nouvelle audience doit se tenir fin octobre dans ce procès qui s’inscrit dans un contexte de répression accrue contre l’homosexualité, qui n’est pourtant pas textuellement prohibée dans le code pénal égyptien.
L’utilisation par les autorités des applications de rencontre comme Grindr et leurs interventions dans des lieux fréquentés par des homosexuels a notamment provoqué la panique au sein de la communauté.
Le Conseil supérieur de régulation de la presse, un organe officiel, a par ailleurs interdit samedi toute « promotion de l’homosexualité » dans les médias, qualifiée de « maladie honteuse à cacher ».
« Nous avons recensé au moins 22 personnes arrêtées depuis le concert », de Mashrou’ Leila a de son côté affirmé Dalia Abd el-Hameed, une responsable à l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR).