Le #Conseil #constitutionnel vient de se prononcer sur la question de l’objection de conscience des maires refusant de célébrer un mariage homosexuel, l’Ifop publie les résultats d’une étude permettant d’observer l’évolution des positions politiques de ces minorités sexuelles au cours des deux dernières années et plus précisément entre l’arrivée de François Hollande à Élysée (mai 2012) et la promulgation de la loi sur le « Mariage pour tous » (mai 2013). Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 10 187 Français âgés de 18 ans – dont 615 individus s’identifiant comme homo ou bisexuel –, cette enquête s’avère particulièrement riche en surprises et en enseignements.
En termes de positionnement partisan, les résultats de notre enquête mettent en lumière trois grandes tendances :
I. Les partis de gauche ne tirent pas profit de leur action en faveur de l’égalité des droits en matière de mariage et d’adoption
– Si on observe toujours un léger tropisme à gauche des électeurs bis et homosexuels – 36% d’entre eux affirment leur proximité avec un parti de gauche contre 30% des hétérosexuels – , ce penchant est beaucoup moins marqué que ce que l’on pouvait mesurer à l’automne 2011 (50%) ou au printemps 2012 (44%), y compris au sein des électeurs exclusivement homosexuels : seuls 38% d’entre eux se disent proches d’une formation de gauche contre 45% en avril 2012.
– Certes, après un an et demi de pouvoir, cette désaffection à l’égard de la Gauche est un phénomène général qui touche toutes les catégories de la population. Mais il peut apparaître surprenant de voir que la proportion de personnes se disant proches d’une formation de gauche est autant en baisse chez les homosexuels (-7 points entre avril 2012 et octobre 2013 chez les gays et les lesbiennes) que chez les hétérosexuels (-5 points au cours des dix-huit derniers mois).
– Dans leur ensemble, les partis de gauche ayant soutenu la loi Taubira ne semblent donc pas avoir capitalisé politiquement dans le pan de l’électorat pourtant le plus concerné par ce projet. Dans sa composante exclusivement homosexuelle, il faut toutefois signaler que cette désaffection ne touche que les partis situés en-dehors de la majorité (LO, NPA, PCF, PDG,…) : la proportion de gays ou de lesbiennes se disant proches du PS (27%) ou d’EELV (6%) étant, elle, strictement la même qu’en avril 2012. Le vote du texte a donc permis à la Gauche de gouvernement de maintenir ses positions chez les homosexuels alors qu’elle était en fort recul dans l’ensemble de la population.
II. Les formations de la droite parlementaire ne pâtissent pas de leur opposition à la loi du « Mariage pour tous »
– Le déficit de sympathie de la droite modérée auprès des homosexuels tend à s’estomper si l’on compare la proportion de sympathisants d’une formation de droite dans leurs rangs (21%) avec celle qu’on observe chez les hétérosexuels (22%). Ce différentiel de sympathie entre « homos » et « hétéros » est donc aujourd’hui très faible (-1 point) par rapport à ce que l’on pouvait encore mesurer en 2012 (-5 point) ou en 2011 (-8 points).
– Toutefois, il est important de noter que cette atténuation du déficit de sympathie à l’égard des partis de la droite modérée (UDI, UMP, DLR, MPF,…) est moins le fruit d’un regain de popularité de ces formations auprès des « homos » (+1 point entre octobre 2011 et avril 2012), que d’une baisse du nombre « d’hétéros » affichant leur proximité pour un parti de l’ancienne majorité : -3 points en 18 mois, pour arriver à 22% de préférence partisane.
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