Il est vrai que les deux prêtres ont des parcours qui se ressemblent : Elie Geffray est sociologue, Laurent Laot a fait science po, et a beaucoup travaillé sur la laïcité. Comme Elie Geffray, il estime que l’Eglise va une nouvelle fois rater le train, comme elle l’avait fait pour l’avortement. Voici ce qu’il déclare au quotidien Le Télégramme (l’article complet est à lire ici, sur le site du Télégramme) :
Même s’il précise que ce n’est pas avec certitude, Laurent Laot est «favorable à la légalisation du mariage pour tous. Je me pose plus de questions sur l’adoption. J’aimerais que la législation fixe bien les choses», commente-t-il. Il pousse plus avant sa réflexion: «J’aurais d’ailleurs pu être contre et, dans le même temps, soutenir le projet de loi. Parce que nous sommes en laïcité, il y a la position de chacun et l’intérêt général d’autre part; et la loi se place du côté de l’intérêt général. Je dis oui au mariage pour tous et je regrette que l’institution catholique n’ait pas ce positionnement. Elle devrait être en capacité de dire au moins que cette perspective, si le législateur en décide, est acceptable». Il se souvient avoir dit la même chose à propos de l’avortement. «Pour moi, la législation Veil, c’est une législation remarquable en humanité; chacun sachant que l’avortement est un échec en humanité». Il subodore que beaucoup de prêtres de sa génération ne sont pas loin de penser comme lui. «Ce sont aussi des laïques. Tout un courant plaide en ce sens mais ce n’est pas celui-là qui est officiel. On tend à faire en sorte qu’il n’ait plus la parole et c’est pour ça que je réagis», martèle Laurent Laot.
Laurent Laot va plus loin : il défend le mariage des prêtres, et l’accès des femmes à la prêtrise :. «Pour moi, c’est une évidence, même si, moi, j’aichoisi le célibat». Il pressent qu’un processus historique va peu à peu monter en puissance, «avec des gens déjà mariés qui vont devenir prêtre. Et il faut que ça puisse aussi être des femmes un jour. Je comprends que l’institution catholique y réfléchisse à deux fois, mais je ne comprends pas qu’elle dise définitivement non. L’Histoire lui donnera tort».