L’association a tenu son Assemblée générale, ce 14 avril 2018, à la mairie du 10ème arrondissement de Paris. 42 interventions en écoles de police et de gendarmerie, plus de 6 400 élèves sensibilisés en 2017 – 17 000 élèves en 4 ans – sur le vocabulaire employé, le management ou la façon de traiter et de recevoir les victimes ou les auteurs LGBT.
L’occasion d’appeler, une nouvelle fois, à la création d’un service dédié. « Loin d’un discours communautaire, il s’agit au contraire d’une réponse policière et judiciaire à une criminalité encore sous-estimée éloignant de facto les victimes LGBT des forces de sécurité, pire, donnant parfois le sentiment d’une impunité ou d’un soutien à l’égard des auteurs », a insisté Mickaël Bucheron, Président de Flag ! « Les témoignages reçus en 2017 et plus récemment ceux des victimes trans du 17ème arrondissement le démontrent. Beaucoup redoutent de dénoncer les faits, craignant quolibets, refus de plainte ou absence de traitement judiciaire. »
Le ministère de l’intérieur a publié, en octobre dernier, pour la 1ère fois, les chiffres officiels des actes anti-LGBT relevés par la Gendarmerie et la Police. Une grande satisfaction pour Flag ! qui militait pour cette communication depuis de nombreuses années. L’association regrette toutefois « une timidité, peu coutumière, contraire à l’objectif premier d’une telle démarche : sensibiliser l’opinion publique de la réalité des violences verbales et physiques à caractères homophobe et transphobe et donner une réponse autant politique que judiciaire. »
Concernant les contenus homophobes ou transphobes présents sur les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, à signaler auprès de la plateforme PHAROS, Flag ! n’ignore pas « les difficultés rencontrées par leurs collègues pour mettre fin à ces agissements » mais rappelle que « leur gravité et les conséquences éventuelles notamment sur les plus jeunes doivent conduire la Police Nationale et la gendarmerie Nationale à apporter, là encore, une réponse forte, afin de rassurer le public LGBT », qui s’interroge souvent sur les suites dans ces affaires.
Flag ! souhaite par ailleurs être activement associé aux réflexions et actions menées au sein du ministère de l’intérieur dans le cadre de l’axe 6 du protocole Diversité Egalité « lutter contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre », et contribuer aux réflexions sur les risques psycho-sociaux, « nos déplacements dans les services ayant en effet mis en exergue le malaise de certains collègues victimes de LGBT-phobies », ajoute M. Bucheron.
En outre, Flag ! attend des décisions et mesures concrètes de la DGPN et de la DGGN concernant leurs préconisations sur l’accueil des personnes trans au sein des services de police et de gendarmerie. « La défiance à l’égard des forces de l’ordre est tout sauf un mythe. »
Notons enfin que Flag ! recevra, du 27 au 29 juin prochain, près de 200 policiers LGBT venus d’une quinzaine de pays pour la 8e conférence de l’European LGBT Police Association, « Quelles réponses policières et judiciaires aux crimes de haine anti-LGBT ? ».
« Nous allons aborder la situation de la France comparée aux autres pays européens et les orientations prises par nos institutions afin de répondre aux crimes de haine anti-LGBT tant en interne qu’à destination du public LGBT », précise Michaël Bucheron. « A travers les différents ateliers, la Gendarmerie et la Police Nationales, le Secrétariat Général et la Préfecture de Police de Paris auront l’occasion de montrer leurs engagements en faveur de la diversité et contre les discriminations anti-LGBT. »
La lutte contre les violences physiques et verbales liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre dépasse le seul périmètre du ministère de l’intérieur. Pour Flag !, c’est l’ensemble de la chaîne pénale qui est concernée et c’est le sens profond du thème retenu pour cette conférence.