En Ouganda, un jeune homme de 20 ans, qui aurait eu des « rapports sexuels illégaux » avec un homme de 41 ans, a été inculpé et placé en détention provisoire pour « homosexualité aggravée », délit passible de la peine de mort, selon la nouvelle loi anti-homosexualité adoptée par le pays en mai dernier.
Elle prévoit la perpétuité pour les relations sexuelles entre personnes de même sexe et la peine de mort pour les récidivistes, considérés comme des cas « aggravés » donc, ainsi que pour les personnes séropositives ou en cas de rapports avec un mineur, une personne âgée ou une personne handicapée.
Quatre personnes en ont déjà fait été victimes, mais ce jeune est le premier à encourir la peine capitale.
Son avocate, Justine Balya, a dénoncé auprès de Reuters l’inconstitutionnalité de la loi dans son ensemble, qui est d’ailleurs déjà contestée devant les tribunaux. Mais les juges ne se sont pas encore saisis de l’affaire.
Au début du mois, la Banque mondiale a aussi annoncé la suspension de ses financements publics dans le pays, suite à la promulgation du texte qui va « fondamentalement à l’encontre de ses valeurs », a souligné l’institution.
Le président ougandais Yoweri Museveni, en place depuis 1986, a promulgué la dite loi le 29 mai, en dépit des indignations et menaces de sanctions. Notons qu’un texte similaire avait été approuvé par le parlement en 2014, suscitant déjà le gèle d’une partie des aides internationales, avant son annulation par la Cour constitutionnelle pour « vice technique » lors du vote.