Constant Mutamba Tungunga, 36 ans, député congolais du parti « Dynamique Progressiste Révolutionnaire » (DYPRO), ex-candidat à l’élection présidentielle 2023, propose de punir les relations homosexuelles, « même dans un cercle privé », à des peines allant de 5 à 10 ans « de servitude pénale », assortie d’une amende jusqu’à 15 millions de francs locaux, soit près de 4 900 euros.
Si la relation est imposée ou conditionne par exemple l’obtention d’une prime ou d’une promotion en raison d’un pouvoir hiérarchique ou employeur/employé, la sanction grimpe à 15 ans et l’amende à 30 millions.
Des condamnations particulièrement sévères dans un pays en guerre, où le revenu mensuel moyen est estimé à seulement 45 euros, l’un des plus bas au monde.
Actuellement, la République démocratique du Congo ne dispose d’aucune législation anti-LGBT. Il « convient » ainsi d’y remédier, selon l’élu, en réprimant également les attitudes similaires et en modifiant les dispositions dans le code pénal relatives aux infractions sexuelles, au viol et aux outrages aux bonnes mœurs, qui seraient aggravées « en cas d’homosexualité ».
De confession protestante, avocat de formation, Constant Mutamba souhaite une véritable refonte de la loi et défend son projet, « au nom de la protection des enfants et des valeurs coutumières de la société congolaise, face au néocolonialisme », affirme-t-il. « Les congolais respectueux de l’ordre naturel des choses, ont cultuellement une orientation hétérosexuelle. Toute forme d’orientation homosexuelle n’est nullement tolérée ».
Pour un politicien qui se présentait comme un agent du changement et qui promettait de grandes réalisations pour son pays… Quelle « rupture ». Sa proposition est la cinquième du genre, en attente d’examen, heureusement, depuis 21 ans.