Les barbares du groupe extrémiste ont exécuté 10 personnes qu’ils accusaient d’être homosexuelles dans le centre et le nord de la Syrie, a indiqué lundi Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Selon l’ONG, qui dispose d’un vaste réseau de sources sur le terrain, si les exécutions ont eu lieu en public « toutes les vidéos qui témoignent des tueries ont été détruites » par les djihadistes.
7 hommes auraient été assassinés à Rastan, une ville de la province centrale de Homs, tandis que 2 autres, ainsi qu’un jeune garçon, ont subi le même sort à Hreitan, dans la province septentrionale d’Alep.
Lapidés, jetés dans le vide, décapités, ou brûlés vifs et inversement… dans ces « califats » contrôlés par l’EI, l’homosexualité est punie de la peine de mort, au même titre que la sorcellerie ou la loyauté au président syrien Bachar al-Assad, rappelle encore l’OSDH, justifiant les crimes par une application rigoriste de la Charia.
Le 24 août dernier, lors d’une première réunion jamais consacrée aux droits des LGBT, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU avait « entendu » à New York les témoignages de ces syriens et irakiens victimes de ces persécutions en raison de leur orientation sexuelle.
« Ils traquent les gays de façon professionnelle. Ils les chassent un par un… et quand ils capturent quelqu’un, ils inspectent son téléphone, ses contacts et ses amis sur Facebook », témoignait un jeune homosexuel, qui s’exprimait par téléphone depuis un lieu tenu secret. « Ils tentent de traquer tous les hommes gays. Et c’est comme un effet domino. Si un tombe, les autres tomberont aussi », a-t-il confié.
L’EI a exécuté plus de 3.000 personnes dont 1.800 civils depuis juin 2014, et revendiqué au moins 30 exécutions pour « sodomie ».