On imaginait déjà que le maire de Matha et le premier couple gay à s’unir dans sa commune ne partiraient pas en voyage de noces ensemble. Ça se confirme.
Certes, la cérémonie aura bien lieu samedi, à 16 heures. Hier l’adjoint, Wilfrid Hairie, qui a accepté d’officier à la place du maire, nous le confirmait.
Toutefois, les futurs mariés n’en oublient pas pour autant la position de Claude Binaud, premier magistrat. « J’ai toujours été contre le mariage pour tous et j’assume totalement ma position », écrit l’élu à Bernard Rouhaud et Peng Saenpinta, le 2 juillet dernier. Dans nos colonnes, en juin, il avait déjà fait part de son refus de « marier deux hommes », ce qui avait provoqué un sacré tollé, qui s’étendait largement au-delà de la commune de Matha et même des frontières hexagonales.
De fait, l’association Adheos, pour les droits des gays et lesbiennes, en appelle à l’État. Selon cette association, le maire « se met hors la loi en justifiant son refus par des éléments discriminatoires », expliquait hier son président Frédéric Hay, qui a publié dans le même temps un communiqué de presse et écrit à la préfète de Charente-Maritime.
« On va répondre aux intéressés, pas à l’association », faisait savoir hier soir la préfecture pour qui le principal est assuré : « Le mariage aura lieu. »
Pas de quoi satisfaire l’association et les mariés, qui ensemble, ne cachent pas ensuite vouloir porter plainte contre le maire « pour discrimination ». De quoi mobiliser les militants du mariage pour tous.
Samedi, Matha risque de voir sa population exploser. Non seulement les mariés franco-thaïlandais attendent « 500 invités de plusieurs pays », indiquent-ils, mais leur union devient symbolique, du fait de la prise de position du maire.
« On va tracter et afficher dans la commune », confirme Frédéric Hay qui a encore en stock des affiches « Mariage-adoption-procréation, oui ! L’égalité, c’est maintenant ». Même à Matha…
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