Le journal La Nouvelle République a interrogé une vingtaine de maires du département de l’Indre sur le thème du mariage pour tous. Malheureusement, les déclarations de certains d’entre eux ont donné lieu à des dérapages regrettables, qui ne font pas honneur à leur statut d’élu.
Certains avis devraient faire honte à ces représentants du peuple, qui ont décidé de ne pas représenter les LGBT. Parmi les pires propos :
Jacques Tissier, maire de Fontgombault : « Hors de question de marier des pédés ! Je ne le ferai pas. »
Et si deux hommes ou deux femmes viennent le voir pour les marier, l’élu ajoute : « Je leur répondrais pareil ! Ce n’est pas une réponse « spéciale Nouvelle République » que je vous fais. » Il reconnaît cependant qu’il autorisera l’un de ses adjoints à célébrer ce mariage : « Si l’un d’eux veut le faire, ce sera en son âme et conscience ».
Bruno Perrin, maire de Migny, allie avec aisance l’humour gras et l’ignorance : « Ça ne sera pas gai, je suis ce débat avec inquiétude, ça me parait être une anomalie. Ça me choque. Moralement, anatomiquement, physiologiquement, c’est contre-nature. L’homosexualité existe, c’est comme ça, mais de là à les marier devant la loi… »
Vanik Berberian, maire de Gargilesse-Dampierre, et président de l’Association des maires ruraux de France, est plus modéré. Malgré tout, il semble ignorer qu’il y a aussi des habitants des zones rurales qui sont LGBT : « Pour les maires ruraux, ce n’est vraiment pas un sujet. Bien sûr, ça me fera peut-être bizarre la première fois mais je m’y habituerai ! »
D’autres élus, heureusement, ont des avis plus nuancés, intelligents et réfléchis. Parmi eux, Michel Breteau, maire de La Buxerette, déclare : « Si la loi le permet, on le fera, pas de problème ». Claude Laubier, maire de Parnac, précise : « On ne peut pas être pour le mariage et être contre l’adoption, ça va ensemble ». William Peters, maire de Montlevicq, porte un regard politique sur la question : « Même à la section PS de La Châtre, personne n’a abordé le sujet. Mais la société évolue ; au début, le Pacs était très critiqué, regardez maintenant… ».
Enfin, deux maires du département, toutes deux des femmes, sont ouvertement favorables à cette loi, et argumentent en ce sens :
Chantal Cogne (Bouesse) : « Nous sommes peut-être plus ouvertes sur la question. Ça ne me posera pas de problème mais ce qui est différent peut effrayer les maires. »
Maryse Rouillard (La Motte-Feuilly) : «J’espère bien que le fait d’être une femme ne change rien à l’affaire. Quand deux personnes s’aiment, elles doivent pouvoir se marier ! »
Merci Mesdames ! Vous donnez de votre département une image plus juste et plus belle que la caricature incarnée par plusieurs de vos collègues masculins, qui n’ont manifestement rien compris aux problèmes que rencontrent au quotidien leurs administrés LGBT.
La Nouvelle République a également interrogé plusieurs maires d’Indre-et-Loire. Le parti-pris du journal est très étonnant, puisque le journaliste Olivier Pouvreau a choisi de s’adresser surtout à des maires de droite, « car c’est là où la levée de boucliers est la plus virulente, même si à gauche il y a aussi quelques réticences ».
La palme de la muflerie revient sans conteste à un certain Jean Savoie (Pouzay) : « C’est politique, électoral, bobo et contre-nature ! Je n’ai rien contre l’homosexualité, mais imposer un tel mariage alors qu’on a déjà le Pacs, ça dépasse l’entendement ! » D’autres ne sont pas en reste. Ainsi, Philippe Briand (Saint-Cyr) fait preuve d’imagination : « J’appliquerai la loi, même si c’est dur à avaler. Pourquoi ne ferait-on pas comme pour le Pacs, célébrer ce mariage au tribunal ? ». Gérard Dubois (Marce-sur-Esves) donne au journaliste le jeu de mots qui lui servira de titre à son article : « On le célébrera, mais pas de gaîté de cœur ».
Malheureusement, ici, les femmes ne sauvent pas la mise aux hommes. Elles s’attendent même à vivre des sensations fortes ! Ainsi, Marie-Thérèse Viscière (Rivarennes) est un peu décontenancée : « A titre personnel, cela me fera tout drôle ». Son homologue Isabelle Sénéchal (Saint-Laurent-en-Gâtines) déclare qu’elle n’est « absolument pas prête et personnellement contre, mais je le célébrerai, en étant très inquiète la première fois ». A lire ces déclarations, on ne croirait pas qu’elles s’apprêtent à célébrer un mariage entre deux personnes qui s’aiment, mais à sauter en parachute ou à manger de la chauve-souris…
On regrette que le seul maire Front de Gauche cité semble défavorable à l’égalité entre les couples. En effet, Michel Cosnier (Château-Renault) pense que « ce serait plus simple de ne pas appeler cette union « mariage ». Il y a encore un petit blocage psychologique. »
L’article d’Olivier Pouvreau se conclut par ces déclarations, recueillies auprès de « la plupart des maires interrogés » : « Adoption, éducation des enfants, il faudra tout revoir ! », « on oublie les enfants dans cette histoire-là ». Vivement que le journaliste, par déontologie, réalise un second article sur ce thème, où il interrogera en majorité des maires de gauche…
source:http://egalitedesdroits.yagg.com/2012/09/23/jacques-tissier-maire-de-fontgombault-indre-hors-de-question-de-marier-des-pedes%E2%80%89-je-ne-le-ferai-pas/