En octobre dernier, le ministère de l’Intérieur confirmait une augmentation de 15 % des plaintes pour « agression homophobe » à l’échelle nationale, depuis le début de l’année. Une véritable « escalade » corroborée par près de 80% (79,34%) des quelques 3000 répondants à notre enquête menée avec le Réseau des Avocats, Médecins et Notaires « LGBT+ friendlies » pour estimer « le ressenti de la communauté sur le niveau d’acceptation que leur renvoie la société ».
Ils ne sont ainsi que 17% à croire au statu quo et moins de 4% à envisager une amélioration. Pour plus de 84%, les agressions sont d’ailleurs « plus nombreuses ». 8 personnes sur 10 (75%) en ont été victimes, directement ou indirectement. 31,8% des répondants ont été discriminés, près de 14%, agressés physiquement. Une personne sur 2 confie avoir aussi eu à subir des insultes, injures ou humiliations.
Une situation qui ne peut qu’engendrer un sentiment d’insécurité, ressenti par près de 37% des répondants (soit plus du tiers), jusqu’au « danger » pour 3,7%.
1 personne sur 5 vit mal le regard des autres
Si une majorité des répondants se sentent « intégrés » (plutôt acceptés 55% et parfaitement acceptés 24,7%), plus de 20% d’entre-eux assurent néanmoins que leur « différence » reste problématique dans leur environnement et 2,88% confient avoir été « rejetés ».
Des pouvoirs publics très en deçà des enjeux avec une implication jugée insuffisante par 80% des répondants
Beaucoup considère que nos gouvernants ne font pas ce qu’il faut pour enrayer ces violences anti-LGBT+, déplorant particulièrement « l’incapacité » mais aussi « l’absence de volonté » des pouvoirs publics à imposer aux réseaux sociaux la suppression des publications haineuses et le bannissement de leurs auteurs
Les peines prononcées par les tribunaux sont en outre jugées peu dissuasives pour des délinquants qui semblent jouir encore largement d’une impunité choquante.
Les actions de prévention et de sensibilisation déjà mises en place ou envisagées, notamment en milieu scolaire, sont pour la majorité des répondants « sensiblement insuffisantes », comme la prise en charge et l’orientation des victimes.
La meilleure évaluation dans le questionnaire revient au travail avec les associations et la capacité des pouvoirs publics à « entendre » les acteurs de terrain, qui grimpe à « 1,81 » sur 5. Une note très largement inférieure à la moyenne toutefois, mais qui reflète l’insatisfaction globale quant à l’action publique en matière de lutte contre les LGBTQI-phobies.
En 2017, les forces de police et de gendarmerie ont enregistré 1026 infractions à caractère homophobe ou transphobe contre 1020 en 2016 (+0,58 %). 262 l’étaient pour agressions physiques ou sexuelles (soit 25,6% de l’ensemble des actes).
Enquête réalisée du 1er au 30 novembre 2018 via EVALANDGO.
Voir l’extraction brute des résultats