Enquête sur la #lesbophobie : premiers résultats d’une enquête menée par SOS homophobie en 2013

Sondage réalisé auprès de 7126 femmes est disponible depuis le 8 mars 2014.

Le rapport présentant l’ensemble des résultats de l’enquête et leur analyse sortira le 25 novembre 2014, pour la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes.

L’objectif de l’enquête est double : d’une part, établir la visibilité que les lesbiennes accordent aujourd’hui à leur orientation sexuelle et, d’autre part, déterminer la part d’entre elles qui se déclarent victimes de lesbophobie. Ainsi, faire connaitre les violences auxquelles les lesbiennes peuvent être confrontées et permettre une meilleure appréhension de la lesbophobie. Entre le 30 mars et le 20 juillet 2013, 7 126 femmes ont répondu au questionnaire.

>> Qu’est-ce que la lesbophobie ?
C’est une forme de stigmatisation sociale à l’égard des lesbiennes et des femmes considérées comme telles. Elle se traduit par des préjugés négatifs comme «Les lesbiennes sont des camionneuses», «Entre femmes, ce n’est pas vrai ment du sexe», des agressions verbales, telles que des insultes, menaces, moqueries, des agressions physiques (coups, blessures, viols, meurtres…) et de la violence psy chologique. Elle se manifeste aussi par des discriminations : refus de services, de RTT… Et ce dans tous les domaines de la vie : espace public, famille, ami-e-s, travail, voisinage, santé… Comme le sont la gayphobie, la transphobie et la biphobie, la lesbophobie est un phénomène spécifique. Elle tient en effet à la manière dont est considéré socialement le fait d’être une femme homosexuelle.

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>> Le profil des répondantes

Âge : en majorité les moins de 30 ans

Lieu de résidence : citadines et en régions
60 % résident hors Île-de-France, 30 % en Île-de-France
et 10 % outre-mer et à l’étranger.
45 % vivent dans des villes de plus de 200 000 habitant-e-s.

Situation personnelle : célibataires et sans enfants

70 % sont célibataires à l’état civil, 13 % pacsées, 11 %
en concubinage et 1 % mariées. Un peu plus de 10 % des répondantes ont un-e ou des enfants.

Orientation sexuelle : lesbiennes

78 % se définissent comme lesbiennes,
16 % comme bisexuelles, 1 % hétérosexuelles et 5 % comme autre ou non-définie.

Situation professionnelle :

36 % sont étudiantes. 21 % sont employées, 20 % cadres et 20 % dans les professions intellectuelles supérieures.

Le déroulement de l’enquête

La collecte des données de l’enquête s’est déroulée du 30 mars au 20 juillet 2013, par Internet sur le site de SOS homophobie, mais aussi grâce à d’autres moyens de diffusion dans toute la France : stands sur des événements LGBT, rencontres des répondantes dans des lieux publics, présentations du questionnaire à des associations…

68% des femmes qui ont répondu à cette étude déclarent que l’acte de lesbophobie a eu des conséquences «psychologiques, pratiques ou physiques» sur elles.

Le problème, c’est que ce genre d’attitudes déplacées envers elles les empêchent de vivre ouvertement leur sexualité. Pour preuve, seules 26% des sondées assurent «être visibles en tant que lesbiennes» devant «tous les membres de leur famille». Un chiffre qui tombe même à 18% dans le cadre professionnel et à 14% quand elles se retrouvent face à leurs voisins.

Inutile de dire qu’assumer son homosexualité en public est encore plus pénible dans ce contexte. Ainsi, 63% des lesbiennes ne manifestent aucune affection à leur partenaire en public de «peur des réactions d’hostilité».

Autre volet de l’enquête, la visibilité moindre des lesbiennes dans l’espace public. Communauté moins développée que celle des homosexuels, isolement plus fréquent des femmes… «Nous pensons que l’invisibilité les empêche de témoigner», souligne Tania Lejbowicz. Résultat? Si 65% des répondantes s’affirment lesbiennes auprès de leurs amis, elles ne sont plus que 33% à le faire au sein de leur famille et 38% n’en parlent qu’à «quelques-uns de leurs collègues» de travail. Elles sont 75% à ne pas adhérer à une association LGBT. Plus désespérant: par peur des «réactions hostiles», elles sont 18% à ne jamais manifester d’affection à leur partenaire en public.

Les résultats complets seront publiés le 25 novembre prochain. «Faire connaître les violences auxquelles les lesbiennes peuvent être confrontées permet une meilleure appréhension de la lesbophobie, dit Tania Lejbowicz. Dans l’idéal, nous souhaiterions renouveler l’enquête d’ici cinq à dix ans.»

SOS homophobie est soutenue par le ministère des Droits des femmes http://www.sos-homophobie.org/sites/default/files/plaquette_enquete_lesbophobie_2014.pdf

STOP Homophobie Officiel