Adaptation d’une pièce autobiographique jamais produite de Tarell McCraney, « Moonlight », déjà auréolé de plusieurs prix, dont un Golden Globe en janvier dernier, a également décroché ce dimanche 26 février les Oscars du « meilleur film, scénario et second rôle masculin, attribué à Maershala Ali, qui devient à 43 ans le premier acteur musulman à remporter la statuette.
Il interprète un trafiquant cubain, qui se prend d’affection pour Chiron, jeune Afro-Américain, en pleine découverte de son homosexualité, dans une banlieue ghetto de Miami gangrenée par la violence et la drogue.
En recevant, il y a quelques semaines un prix du Syndicat des acteurs d’Afro-Américain (SAG), Maershala Ali avait déclaré que Moonlight illustrait « ce qui se passe lorsqu’on persécute les gens : ils se replient sur eux-mêmes ».
Portrait de l’enfance à l’adolescent en colère, puis au jeune adulte, incarné tour à tour par Alex R. Hibbert, Ashton Sander et Trevante Rhodes, Chiron n’échappera pas à son destin, pour s’affirmer dans l’amour.
Le réalisateur Barry Jenkins a grandi dans la même cité violente que Tarell Alvin McCraney, Liberty City, l’une des plus déshéritées de Miami, où se déroule l’essentiel du film. Jenkins et McCraney ne se connaissaient pas quand ils étaient enfants mais ont vécu une adolescence comparable. Ils ont fréquenté la même école et le même collège, et sont devenus tous les deux artistes, abordant des thèmes voisins qui s’inspirent de leur parcours, comme l’identité et la masculinité.