C’est en 2013 qu’Andrew Hozier-Byrne, originaire de Bray, dans le comté de Wicklow, s’est retrouvé – lors de la sortie de sa chanson Take Me To Church, tirée de son premier album – au cœur d’un débat sur l’homophobie sur la scène mondiale, incluant des émissions télévisées comme celles d’Ellen DeGeneres et de David Letterman. Mais si l’artiste est un garçon timide, il n’a pas peur de s’opposer ouvertement aux injustices sociales :
«C’est triste que les gens se scandalisent davantage du fait qu’on voie deux mecs s’embrasser dans mon clip plutôt que du meurtre qui est sous-entendu à la fin», dit-il en évoquant les réactions de certains à la vidéo de Take Me To Church, où on voit deux homosexuels violemment attaqués en raison de leur orientation sexuelle, en référence aux abus dont sont victimes les communautés LGBT, notamment en Russie.
Le chanteur, qui a reçu l’appui sur les médias sociaux de célébrités comme Stephen Fry, raconte: «Je ne me souciais pas tellement des réactions; je considérais qu’il s’agissait d’un sujet délicat, mais je ne crois pas que la vidéo soit particulièrement controversée. On voulait surtout rendre justice à l’idée.»
Le jeune homme de 24 ans, qui est pour sa part hétérosexuel, soutient ouvertement le camp du «Oui» au référendum qui se tiendra en Irlande en mai prochain et qui vise à offrir aux couples LGBT les mêmes droits qu’aux unions hétérosexuelles.
Hozier : Grand activiste humanitaire de l’Irlande? «Hmm, je ne sais pas si je peux être considéré comme un activiste. J’ai des opinions fortes à propos de beaucoup de sujets, comme tout le monde, mais je crois que tout ce qu’un artiste fait, au final, c’est de la musique qui reflète la façon dont il voit le monde.»
Si le musicien est réticent à l’idée d’être le porte-parole d’une génération de jeunes Irlandais désabusés, une grande partie de ses propos sur la tolérance reflète les idées et les sentiments de ses pairs. «Les lents progrès des droits civils et le fait que l’homosexualité et le divorce n’aient été rendus légaux que dans les 30 dernières années – ces faits méritent qu’on s’y attarde», affirme Hozier, qui déplore le fait que «l’Église et l’État partagent encore le même lit, alors qu’on ne fait pas les lois pour les églises, on fait les lois pour les gens».
avec source : Richard Peckett