Et mon droit à être une mère lesbienne précaire?

Alors que le débat sur l’ouverture au mariage aux couples de même sexe fait rage à l’Assemblée nationale française, la PMA -soit le droit des lesbiennes à la procréation médicalement assistée- a été tout simplement supprimé du projet de loi des « socialistes », lequel faisait partie du programme électoral de François Hollande. La PMA a été supprimée suite aux manifestations des conservateurs (des patriarches de gauche jusqu’aux intégristes religieux de tous bords en passant biensûr par la droite traditionnelle française, l’extrême droite, les ultra nationalistes et…), lesquels se sont toujours opposés aux droits des femmes.

Pourquoi supprimer cette proposition en particulier? Parce qu’elle laisse le droit des femmes à disposer -encore une fois- librement de leurs corps et de leur désir de maternité hors mariage ou hors couple. Mais encore parce qu’elle concernait les lesbiennes qui n’auront pas forcément le privilège de l’adoption (être riche ou haute classe moyenne, mariée, en CDI etc…).
Encore une fois, les précaires, les lesbiennes qui ne se marieront pas, celles qui se refusent à adopter un enfant d’un pays pauvre, voient leur droit à la maternité bafoué.

Encore une fois, les moins privilégiées restent en dehors du droit, s’insémineront « à l’artisanale » alors qu’on sait que ce genre de pratique présente des risques pour la santé (SIDA, MST etc…).

Encore une fois, celles qui ne correspondent pas au modèle de la famille mono-nucléaire et aux exigences du néolibéralisme se retrouvent sur le banc de touche.

par Antropóloga