Le jeune homme de 22 ans avait été arrêté au début du mois de septembre dans la ville de Hammam Sousse pour suspicion d’« homosexualité ». Malgré les violations de sa vie privée, aucune preuve n’ayant étayé les « accusations », le juge avait alors « poussé les investigations » jusqu’à requérir un « examen anal » pour déterminer les comportements sexuels du garçon et « conclure à son orientation sexuelle ».
« Pratiques décadentes d’espionnage de la vie privée », d’ailleurs dénoncées par l’association tunisienne Shams, qui a lancé une campagne contre ces tests de la honte qui violent « la constitution censée pourtant protéger la dignité de la personne et son intégrité physique… ainsi que sa vie privée » : « les victimes « acceptent » par peur de la torture ou en raison de leur jeune âge et méconnaissance de leurs droits, garantis notamment par les articles 23 et 24 ».
« Aucune disposition de la législation ni texte n’autorisent en effet ce genre d’examen. C’est totalement illégal mais les juges l’ont pourtant approuvé pour faire condamner cet étudiant a un an d’emprisonnement », explique Ramy, militant de Stop Homophobie en Tunisie. « Vous imaginez, les policiers vous demander de baisser la culotte pour vérifier si vous êtes gays ? J’ai honte en tant que tunisien, mais aussi pour toutes ces autres nations et gouvernements qui prétendent défendre les principes des droits de l’homme mais ne dénoncent rien et n’agissent pas. Et ce médecin qui a osé pratiquer un truc pareil alors qu’il est censé sauver des gens. En Tunisie, on a effectivement réussi à faire chuter un dictateur mais pas les lois héritées de la colonisation. »
Stop Homophobie